On sent comme une flemme monumentale derrière ce Firestarter, seconde adaptation filmique du roman éponyme de Stephen King, qui n'a comme unique qualité que sa musique de John Carpenter (qui rappelle fortement celle de son film Halloween). Flemme tout d'abord de nous faire découvrir les personnages, puisque ceux-ci nous sont balancés au visage sans plus de cérémonie, et ne sont jamais approfondis (on se fiche éperdument de leur sort, par conséquent). Flemme de créer une ambiance pesante : ici on se cantonne à ce que la classification "déconseillé aux moins de dix ans" veut bien dire, à savoir quelques flamèches et des hausses de son ridicules pour nous faire sursauter au premier bruit qui vient après deux minutes de silence total (allez, le flic qui vient cogner à la porte, on met le son à fond histoire de faire sauter bêtement toute l'assemblée... Mais d'ambiance ? On n'en a jamais). Flemme, méga-flemme, même, de nous expliquer les ressorts de l'intrigue, dans laquelle on navigue à vue, sans jamais vraiment savoir où on nous amène : l'origine des pouvoirs ? On ne sait pas. Pourquoi cela passe par le regard ? On ne sait pas. Pour quel projet (concrètement, pas ce qu'on promet aux candidats au début du film...) ? On ne sait pas. Pourquoi le spécialiste s'amuse à faire des tas avec ses sucrettes (comme on ne remarque que cela dans la scène - plus que ce qu'il raconte, d'ailleurs - on pensait que cela allait resservir, démontrer qu'il est fou, donner n'importe quelle information sur lui... Non, il aime juste faire des tas avec ses sucrettes. Bon.), pourquoi le père semble se ficher éperdument que sa gamine commence à tuer des êtres vivants (il ne la gronde pas pour le chat et tourne en dérision l'enterrement), pourquoi

le méchant retourne sa veste à la dernière seconde (il appelle la gamine pour qu'elle fonce dans le piège des agents, mais a visiblement des remords tout d'un coup et la sauve, sans qu'on ait trop compris pourquoi, ni comment il s'est évadé de sa cellule...

Oui bien sûr...), et pourquoi on a un trou béant à la place de la conclusion (on ne sait absolument pas comment la gamine termine). Ajoutez à cela une niaiserie constante et des bons sentiments affligeants (les yeux larmoyants et les "je t'aime" toutes les deux secondes), vous obtenez un produit qui brûle les yeux, sans besoin de flamèches. Les scénaristes ont eu une envie de vacances soudaine, et on pense qu'on peut leur accorder, maintenant qu'ils ont réduit en cendre les chances de Firestarter d'éviter d'être le flop monumental de l'été...

Aude_L
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le 2 juin 2022

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