L'amour, c'est une salope!
Ces banlieues anglaises se ressemblent toutes. Elles s'étendent tristement, vainement, remplissant l'espace sans envie. On y habite dans de grandes tours usées, décrépites par une pluie morne, faiblarde et désagréablement persistante. Que faire à part errer ? Vivre dans ces endroits semble si provocant. Eh bien c'est ce que fait Mia et elle le fait si bien. Douloureusement, elle essaye de s'en sortir.
Fish tank est un de ces films qui sort de la TV pour vous cimenter au sol. J'étais enveloppé dans une grosse carcasse métallique, impossible de bouger. Si l'on pouvait entendre quelques battements de mon cœur frappé violemment cette lourde enveloppe alors on était chanceux. Pourtant qu'est-ce que mon cœur a battu, que n'ai-je pas été absorbé par cette adolescente fougueuse et sanguine !
A première vue, l'histoire paraît peu originale, voire peut-être carrément horripilante et pourtant on en loin d'un scénario simpliste. Fish tank, c'est une course à l'amour trépidante, brûlante et déchirante. Des jeux de regard subtiles, tendres, complices, si incestueux et pourtant si beaux. On en crèverait d'aimer comme ça, on en crève encore. Mia en crève.
Fish tank saura vous ménager quelques surprises de taille. Un film savamment pensé mais qui ne dégouline pas pour autant de cette intelligence exhibitionniste qui vous assène de plans trop réfléchis et artificiels. Un de ces films vivants et profonds, à l'image de la passion. Les minutes s'égrènent et changent irréversiblement la vie de notre danseuse, aucun retour possible, juste à espérer. Au générique, j'étais moi-même affaibli comme si j'avais joué mon destin. D'ailleurs une fin à l'image du film, sobre et pourtant touchante.
Je vous laisse, j'ai une vie à rattraper, Mia m'attend.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.