Quand l'automne s'installe et que le temps est pluvieux, quoi de mieux qu'un bon film d'aventure dépaysant pour se changer les idées? Fitzcarraldo, ce fut mon premier Herzog et un coup de cœur de tous les instants : une œuvre magnifique sur un homme croyant dur en son rêve de construire un opéra en pleine Amazonie, une ambition pour laquelle il serait prêt à déplacer des montagnes (au sens littéral). Mais il va pour cela lui falloir faire fortune dans le caoutchouc et s'implanter en pleine forêt vierge, territoire dominé par les Jivaros... Le réalisateur nous livre un travail maitrisé de bout en bout : photographie splendide, bande-son excellente, des acteurs au top et une réalisation parfaite, pleine de trouvailles nous livrant des scènes virtuoses, telle la fameuse scène de la montagne, pleine de tension (ces cordes qui grincent!), le final superbe ou encore la remontée du fleuve au cœur d'une forêt amazonienne à la fois belle, mystérieuse et menaçante, alors que le danger est tout à fait invisible - le réalisateur sait utiliser le pouvoir de suggestion avec talent.
Au delà de cette maitrise formelle, on a un fond des plus aboutis avec un scénario très riche dans ses thèmes sur les rêves, l'ambition et le rapport de l'homme civilisé avec la nature et ses habitants. Les personnages sont tous humains et très attachants, l'écriture est au top, l'aspect aventure est génial avec beaucoup de danger, de suspense et des Jivaros difficiles à cerner jusqu'au dernier moment (veulent-ils vraiment aider Fitzcarraldo, ou ont-ils autre chose en tête?). Il n'y a pas une seconde de gâchée ; tout est fait pour que le spectateur soit immergé dans l'histoire et se croie avec Klaus Kinski et les autres.
Que dire d'autre sinon que de vous encourager à foncer découvrir ce film merveilleux... Un chef-d’œuvre qui mériterait d'ailleurs plus de reconnaissance!