En voyant le film, difficile de ne pas faire un parallèle avec son tournage mouvementé largement documenté dans les documentaires Burden of Dreams (1982) et Ennemis intimes (1999) du même réalisateur.
En cela le scénario de Fitzcarraldo trouve un écho fort dans le projet démesusé du réalisateur. Le tournage a permis de réalisé la prouesse de hisser véritablement un bateau sur une colline, du jamais vu. L'utilisation des effets spéciaux reste limitée à une maquette du bateau dans les rapides, ce qui donne au film ses images si authentiques. Les paysages luxuriant de l'Amazonie et les figurants autochtones insuffle un réalisme à l'oeuvre. Je ne parle même pas des compositions du groupe de musique électronique Popol Vuh (collaborant régulièrement avec le réalisateur) complètement envoutantes. Les airs d'opéras d'Enrico Caruso, de Vincenzo Bellini (I Puritani), de Giacomo Puccini (La Bohème) et Giuseppe Verdi siéent bien à l'ensemble.
Je regretterais toujours de pas voir le film entier avec le duo Jason Robarts et Mick Jagger, ça aurait été stylé. Robarts malade et Jagger parti en tournée le film se fera sans eux. Herzog convoque alors pour jouer Fitzcarraldo son acteur fétiche connu pour son tempérament, Klaus Kinski. Ce dernier est juste impeccable dans son rôle. Dommage que la divine Claudia Cardinale (Molly) disparaissent pendant une partie du film, son sourire est tellement beau. On voit aussi dans la distribution José Lewgoy (Don Aquilino). Le plus étonnant c'est certainement Jean-Claude Dreyfuss déguisé en Sarah Bernhardt.