Savior of the universe.
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Dans mes premiers temps d’arrivée dans une nouvelle vi(ll)e, d'étranges individus, peut-être même des collègues, m'ont beaucoup parlé de Flash Gordon et de son côté efféminé. J'avais des souvenirs lointains mais positifs du film, et vu leur insistance, je me demandais si on avait vu le même film.
Après visionnage, j'ai du mal à voir Flash Gordon comme un film crypto-gay. C'est un film bariolé, démesuré dans ses effets et ses efforts, qui en fait un peu trop parce que c'est comme ça qu'était imaginé une adaptation de bande-dessinée à l'époque. Il ne faisait qu’adapter un univers de SF un peu vieillot, mais qui restait une référence.
Quand la « culture » geek s'est transposée dans les cinémas au début des années 2000, avec les adaptations de super-héros, de dessins-animés ou de jouets, j'ai soupiré devant ces cinéastes qui se sont crus obligés de rendre « sérieux » ces univers, en habillant de cuir noir les X-Men ou en transformant les Transformers (blague) en sauveurs préoccupés de la planète Terre. Flash Gordon, lui, c’est le rire et l’action décontractés, c'est beaucoup de démesure, des costumes grotesques, des rebondissements à la fin de chaque scène comme dans le vénérable strip.
C'est aussi Sam J. Jones dans son débardeur rouge moulant et aux cheveux blonds mi-longs, mais on ne va pas mesurer la virilité à l'échelle capillaire ou à la taille de ses vêtements, n'est-ce pas, hein ?
Flash Gordon (1980), c'est sympathique, pour plein de bonnes ou de mauvaises raisons. En plus de celles citées plus haut, le générique sonne dans mon petit coeur car il n'oublie pas la BD dont il provient, le thème de Queen est entêtant, tout se déroule assez rapidement, de façon assez précipitée mais enjouée. Certes, c'est un peu vain, souvent bébête, les acteurs en font parfois trop et parfois indigeste à être trop spectaculaire.
C'est un film bancal car il a eu du mal à se monter, avec de nombreuses réécritures, une équipe composée d'américains et d'italiens qui ne se comprenaient pas, un acteur principal qui est parti dès le dernier jour de tournage et donc redoublé lors du montage par un autre acteur et j'en passe : la section trivias d'IMDB est pleine d'anecdotes passionnantes. Mike Hodges, le réalisateur, a qualifié Flash Gordon du « seul film improvisé de 27 millions de dollars ».
Et c’est aussi ce qui en fait son charme.
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Créée
le 13 janv. 2019
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