Lui, sort de prison.
Il regarde le monde. Il regarde les gens. Et de ses yeux nouveaux sur ce monde et ces gens, il aura cette sentence : Ils font semblant de vivre.
Elle, joue.
On ne sait que ça. Qui elle est, peu importe. Elle joue à n'en plus finir des sommes astronomiques qu'elle perd avec la même indifférence qu'elle gagne.
Elle recherche cette adrénaline qui s'étiole avec l'habitude. Ce souffle. Ce renouveau. La passion incessante de l'existence.
Elle ne fait pas semblant de vivre.
Ils se rencontrent.
Chacun des plans de l'héroïne ressemble à une apparition irréelle. Sa beauté presque étrange, son visage angélique, son regard incandescent. L'effet qu'elle produit sur la caméra peut tenir la comparaison des apparitions de Claudia cardinale dans 8 1/2.
Chacun des plans du héro est comme un océan de profondeur. L'élégance, l'obscurité, le silence font de lui un personnage fascinant, digne des meilleurs films de mafia.
De ce film, il me restera ce jeu de lumière rarement égalé. cet éloge de la pénombre. Cette ombre qui court au ralenti dans un songe très nouvelle vague. Le regard, toujours le regard de Saeko. Son rire aussi. Son "je t'aime" inattendu. Et surtout cette soif.
Cette soif qu'elle avait de vivre. Cette soif qu'il avait d'elle.