Ozu filme magnifiquement l'un de ses deux ou trois sujets favoris, le désarroi d'un père finalement assez traditionaliste devant faire face à l'émancipation de ses filles, et aux contradictions du Japon moderne. L'humanité dans un état d'incandescence absolu, mais écrasée sous la chape des conventions et rituels impressionnants - pour un regard occidental - de la société japonaise, est une fois encore transcendée par la frontalité simple et patiente du regard d'Ozu, l'un des plus honnêtes et justes que le cinéma ait connu. [Critique écrite en 2004]