Inspiré du Vol 261 Alaska Airlines en 2000 qui causa la mort de tous ses occupants suite à une défaillance technique non contrôlée, Flight suit à peu près la même histoire... Le pilote William "Whip" Whitaker a une vie personnelle plutôt baignée dans l'excès : divorcé, il couche avec l'une de ses hôtesses, consomme de la cocaïne et a une forte consommation d'alcool, chose qu'il fait la veille et le matin-même d'un départ pluvieux à bord d'un avion contenant 102 passagers. La météo n'est pas favorable, son co-pilote est stressé et l'avion frôle la mort mais Whip réussit à le faire atterrir en catastrophe, sauvant de nombreux passagers mais ne pouvant pas empêcher la mort de six personnes...
Peu d'hommes auraient réussi à garder autant son sang-froid et à assurer un atterrissage comme le sien. Accueilli comme un véritable héros, le pilote ne va pas tarder à découvrir l'envers du décor, le revers de la médaille, l'enfer... Car s'il est indéniable que l'avion n'était pas en condition optimale pour volet et que Whip a réussi à sauver le plus de monde possible, sa consommation d'alcool et de drogue ainsi que son manque de sommeil sont remis en cause par le Conseil National de la Sécurité des Transports. Ce héros (campé par un Denzel Washington bien entendu à l'aise et donc empathique au possible) risque fort d'aller en prison à perpétuité s'il n'est pas sauvé à son tour par un ambitieux avocat (Don Cheadle, comme d'habitude impeccable) et émotionnellement par une jeune junkie qui retrouve elle aussi la joie de vivre à ses côtés (Kelly Reilly, une actrice de plus en plus intéressante).
Après une première partie intense comprenant principalement le vol et son impressionnant crash, la seconde moitié du film s'intéresse donc à comment notre pilote va tenter en premier lieu de revivre puis tout simplement de rester en vie face à la pression des médias et au procès qui l'attend. Nous y découvrons ainsi la face humaine de notre héros qui se dévoile peu à peu et devient un être finalement très humain, avec plus de défauts que de qualités. Ce revers de situation nous amène à prendre moins de partie pour ce salaud coupable d'être un ivrogne mais non-responsable de l'accident. Avec Flight, Robert Zemeckis livre une œuvre certes mineure dans sa fantastique filmographie mais réussit néanmoins à nous proposer un drame poignant amenant à nous poser de nombreuses questions existentielles aussi réalistes qu'intrigantes.