Il y a dans Flight à peu près tout ce que l'on aime et ce que l'on déteste dans le cinéma hollywoodien.
Ça commence très fort avec une première scène nous montrant le héros du film, Whip Whitaker (Denzel Washington), se réveiller avec une gueule de bois énorme alors qu'il s'apprête à prendre les commandes d'un avion, en compagnie d'une sculpturale beauté qui nous offre un nu intégral... C'est tellement rare dans une grosse prod américaine que ça a le mérite d'être souligné.
Rapidement, on arrive à la scène pivot du film : le crash. Passage brillamment réalisé qui nous en met plein la vue et qui vaut à lui seul le déplacement. Très efficace.
Sauf que l'accident en question n'est finalement qu'un prétexte pour nous amener vers un autre sujet : la dépendance à l'alcool de Whip.
En effet, notre cher pilote, bien qu'il sauvera des dizaines de vies, passera rapidement du statut de héros à celui d'accusé, coupable de la mort de six personnes à cause de son état d'ébriété... A partir de là, le film navigue entre deux eaux avec du bon et du nettement moins bon.
On peut quand même saluer la performance de Denzel Washington qui s'en sort plutôt très bien dans le rôle du type qui a bien du mal a chasser ses démons, celle de John Goodman, toujours aussi bon, même s'il semble replonger dans son vieux costume du Big Lebowski. Et puis, parfois, on se laisse surprendre par l'émotion là où on attendait rien (au tribunal). Sans oublier qu'il s'agit quand même du grand retour de l'entertainer Robert Zemeckis au film en prise de vue réelle, plus de 10 ans après Seul au monde !
Malheureusement, Flight s'enlise par moment dans des scènes un peu dégoulinantes de bon sentiments... c'est parfois intéressant quand il s'agit se son co-pilote qui convoque Dieu dans sa chambre d'hôpital (Zemeckis cherche délibérément à démontrer l'absurdité de la bigoterie excessive de son pays) parfois gênant, voire très lourd (le cancereux, le retour du héros chez lui... la toute fin très ratée...). Quant à la relation amoureuse avec Keilly Reilly, bah... on s'en fout un peu quoi...
Malgré tout, comme je ne me suis pas ennuyé et que les 20 premières minutes sont plutôt très réussies, Flight reste un honnête film bien qu'il ne marque clairement pas longtemps les esprits...