Un film d’animation dans lequel un chat tente de survivre, avec quelques autres animaux, après un cataclysme que nous devinons en plusieurs temps : l’homme semble avoir déjà disparu de la scène, sans que le film s’attarde sur les circonstances de cette extinction ; nous assistons à la montée, puis à la descente d’eaux qui tantôt engloutissent le monde terrestre, tantôt abandonnent à l’agonie le monde aquatique. Pourquoi ce film est-il une merveille ? D’abord parce qu’il se préserve d’un anthropocentrisme souvent regrettable dans les films mettant en scène des animaux : ici point de paroles ni de pensées attribuées aux bêtes, nous les voyons agir et communiquer en fonction de leur espèce et de ce qu’elle a inscrit, depuis des siècles, dans l’instinct et les comportements de chaque individu. Ensuite, parce que c’est l’histoire d’un groupe qui tente de survivre à une catastrophe, en surmontant ses différences, sans les effacer, et en appui sur un lien en construction à mesure des épreuves. Sans angélisme, le film porte un regard subtil sur la communication animale, le lien entre les espèces et leur grande intelligence émotionnelle. Et oui, un grand oiseau peut devenir le mystérieux protecteur d’un chat, comme un chat peut s’émouvoir devant une baleine échouée. L’homme est absent de la scène et, comme pendant des milliards d’années avant son apparition, les animaux n’ont pas besoin de lui pour établir des relations d’étayage intra et inter-espèces. L’ombre de ses excès traverse peut-être les scènes avec les lémuriens, qui accumulent comme des fétiches des objets inutiles et s’absorbent dans la longue contemplation d’eux-mêmes au moment où il faut agir d’urgence face au danger…

Collectif-Cine-Psy
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le 25 août 2024

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