Avec le documentaire, l’animation, souvent considérée comme un genre mais que je qualifierai de médium, est un des pans du 7e art les plus innovant et stimulant actuellement ; autant sur le fond que la forme. Même si l’édition 2024 était loin de ne compter que des chefs-d’œuvre, mon passage à Annecy cette année prouve qu’on est très loin d’avoir entièrement exploré cette branche trop sous-estimée du cinéma. On parle néanmoins souvent de grands metteurs en scènes, toujours aussi populaire dans ce milieu ; juste pour les citer : Hayaho Miyazaki, Pete Doctor, Henry Selick, Michel Ocelot, Mamoru Osoda, etc. Pourtant il est vital de ne pas oublier les nouveaux talents, car il y en a bien plus que vous ne le pensez, qui en plus de digérer ces prestigieuses influences, apportent leur pierre à un édifice en perpétuelle construction. Gints Zilbalodis, c’est le nom du luron du jour, aussi celui d’un metteur en scène tout droit venu de Lettonie (oui oui), et qui avait déjà marqué quelques esprits avec « Ailleurs ». Tout d’abord, car apparemment (eh oui faute de salles intéressées, je n’ai pas pu le découvrir :/) ce dernier était de grande qualité, dans une atmosphère de conte onirique rendant hommage à de nombreuses autres œuvres telles que Le petit prince ou Limbo, croisant les supports et influences sans le moindre mot, mais surtout car le bonhomme avait décidé de réalisé son projet… tout seul. Du début à la fin, cette monstrueuse entreprise ne fut l’œuvre que de cet ambitieux artiste, le genre d’anecdote qui rappelle d’ailleurs le génial Junk Head (du même distributeur que Flow, tient donc). Après ce succès, surtout d’estime, il embarque cette fois-ci toute une équipe pour un projet encore plus alléchant et dantesque, toujours sans le moindre dialogue et en repoussant les limites de ses influences et de son style d’animation. Un projet toujours aussi ambitieux qui finira par se retrouver à Cannes, mais surtout à Annecy où le bousin raflera ni plus ni moins que 4 prix (prix du jury – musique – fondation gan pour la diffusion - public). Une bien jolie amorce pour découvrir ce qu’on m’a présenté comme une divine surprise, et qui se révèle, pour ma part, être encore plus que ça : un très, TRÈS grand film, un geste admirable et passionnant qu’il faut impérativement découvrir sur grand écran.

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Bon, tout d’abord, avant que je m’extasie comme pas permis, petit résumé de ce que raconte ce Flow, sous-titré chez-nous, « le chat qui n’avais plus peur de l’eau ». Plus subtil encore ? Cela ne sera pas de mon ressort, mais pour la faire simple, dans un monde semblable au notre en dépit de notre présence et d’une nature maintenant reine de ces territoires, un chat vit sa vie de pôti chat, une vie faite de ronrons et de survie, au gré duquel l’eau ne fait partit du programme que pour conserver une bonne hydratation. Une routine qui va totalement se déliter lorsqu’un gigantesque raz-de-marée vient petit à petit engloutir ce monde déjà gouverné par la nature, ce qui condamnerai notre adorable félin ; s’il n’avais pas réussit à trouver refuge in extremis sur un bateau flottant au gré des flots (sinon, eh beh pas de film). La comparaison avec les écrits d’Homère ou de l’Arche de Noé sont plus que perceptibles, surtout quand, du film d’aventure classique, Flow mute progressivement en une relecture plus sociale, étant donné qu’en plus de survivre à cette catastrophe climatique, notre chat va devoir cohabiter avec un nombre de plus en plus important d’animaux divers et variés ; sans compter le domptage progressif de la peur de l’eau que va devoir surmonter ce noir minou. Petite coquille selon moi plutôt handicapante sur la longueur, mais pas déshonorante non plus, la structure scénaristique de Flow est simplissime ; que ce soit sur son versant purement scénaristique, avec ses multiples péripéties et aventures, que la relecture plus sociale de récits mythologiques comme Ulysse. Je reparlerai du versant émotionnel plus tard, qui contraste avec ce constat, mais ce qui m’a légèrement bloqué avec Flow, c’est que l’évolution des personnages, leur utilité et utilisation, m’a elle paru plus que simple, très ou plutôt trop attendue. L’empathie est directe et totale, mais moi qui aime bien chercher la petit bête (attendez-vous à d’autres comme celle-là), j’avoue avoir été plutôt déçu de ce manque d’originalité qui m’a paru légèrement amoindrir la puissance des enjeux sur la longueur.

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Et… bah c’est tout ce que j’aurais personnellement à redire sur Flow. Autant vous dire que ça va être un papier encore emplis d’amour et d’hyperboles, mais quand on aime, il vaut mieux ne pas y aller à moitié. Ainsi, même si l’histoire en elle-même est un peu trop cousue de fils blanc, elle reste extrêmement maîtrisée et, plus que prétexte à la grandeur de cette aventure, absolument respectable sur tous les autres aspects. Je reviendrai plus tard sur le partit pris de rendre le film muet (mais pas dénué de son), mais Flow, respecte son public, qu’il soit jeune ou vieux et offre avant tout un récit d’une grande tendresse pour ses personnages, mêlant adroitement et toujours avec un juste milieu le mélange d’émotions et d’actions. A ce niveau le long-métrage me paraît même être un anti-Disney, du moins avec leur formule édulcorée dont le studio nous abreuve depuis quelques (longues) années. Si j’étais purement méchant je me contenterai de parler de crétinerie et de paresse, mais pour développer, là où Flow excelle et surpasse le studio à la souris, c’est dans sa gestion du mélange de drame et d’humour, avec en surcouche, un récit initiatique non loin du passage à l’âge adulte, dans un monde fantastique, mais surtout au gré de multiples aventures et péripéties plus ou moins périlleuses. En plus d’être plus généreux et dantesque que des productions plus confortables et récentes, tous les changements de tons paraissent uniformes et dynamisent un récit, un univers et des personnages qui prennent de plus en plus d’ampleur. D’autant que le film ne cherche pas à caresser son public tant son univers déployé est plus palpable et authentique, moins cajoleur, il sait le malmener ce public, ou du moins ne pas édulcorer la violence de ces catastrophes climatiques ou des « relations » animales dépeintes, et on sent d’autant plus l’évolution se faire, et devenir même prenante, quand les personnages arrivent à un point où ils semblent avoir maîtrisé ce milieu hostile mais pas dénué de magie.

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Voilà qui est alléchant, un vrai film d’aventure généreux, intense et travaillé avec soin, mais il manque une pointe de sel pour que l’ensemble devienne plus instable, inattendu et dès lors, impressionnant. Comme dit plus haut, cette singularité se trouve dans la radicalité narrative même de rendre Flow muet, pas une ligne de dialogue ne sort de la bouche de ces animaux, ce qui renforce d’autant plus ce sentiment « d’anti-disney », étant donné que nos personnages ne sont jamais anthropomorphisés, ni par leurs design, leurs relations ou même leur voix. Ceux qui me lisent savent qu’en terme d’animation, j’ai dans le genre déjà été ô combien extatique sur l’immense Robot dreams de Pablo Berger, mais au final, les deux films n’ont pas grand-chose en commun sur leur utilisation esthétique du silence ; si ce n’est de rendre leurs récits universels. Là où Pablo Berger utilisait selon moi cette idée dans un but formel certes, mais surtout social, afin de renforcer le sentiment de solitude et (ironiquement) l’atmosphère sonore et nostalgique de son New York rétro, ici Gints Zibalodis l’utilise d’après moi surtout pour renforcer l’authenticité de son univers. Les animaux ne parlent pas, soit, ils en sera de même pour Flow, donnant d’autant plus l’impression d’avoir affaire à un univers limite post-apo où seuls nos bêtes à plumes et fourrures ont survécu. Surtout, il renforce notre suspension d’incrédulité sur les divers événements du long-métrage jusqu’à l’idée franchement maline de prendre un chat pour incarner la peur de l’eau. D’autant que, là où par exemple, le récent Gondola m’a paru être limité dans son envie de ne jamais créer de dialogue, Flow est plus naturel, aucune situation ne m’a paru forcée ou au contraire bizarrement intégrée, le tout est d’une fluidité impressionnante et sur 1h24, aucune source d’ennui ne saura vous distraire devant Flow. C’est même d’une générosité de chaque instant tant le film maximise le développement de chacun de ses personnages, de manière parfois trop mécanique, mais avec une tendresse et grandeur qui prend aux tripes. La moindre marche grimpée contre la peur de l’eau par notre chat est un moment d’extase de tout instant, on comprend la peur primaire et le danger évoqué en tout début de film, mais le réalisateur utilise aussi son procédé narratif pour magnifier LE sentiment principal de son Flow : la magie.

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Évidemment, en minimisant les dialogues, le réalisateur confère à l’image une plus grande importance, mais tout de même, il me paraît indispensable, avant de parler de la pure mise en scène, d’adresser quelques mots à la grandeur d’écriture dont fait preuve le metteur en scène, et qui selon moi, donne d’autant plus d’envergure aux énormes émotions que provoque Flow. Tout d’abord, car le manque de contextualisation, ou plutôt de précisions sur l’univers que l’on côtoie au cours du long-métrage offre dès lors une énorme sensation de mystère qui embaume l’œuvre. Pas parce qu’on ne comprend pas les tenants et aboutissants, qui sont en réalité assez explicites, puisqu’après la simple survie au long terme à la flotte, nos personnages semblent attirés vers un immense mont les dispensant de tout danger. Non, le vrai sentiment de mystère il est dans ces statues de chat ou de main, ce trésor que protège sans relâche un lémurien, ou encore cette baleine qui semble suivre nos personnages et dont chaque apparition te décroche la mâchoire, mais surtout, il y a toute cette dimension onirique, de plus en plus palpable au fil du film, jusqu’à arriver à une scène hautement métaphorique, mais d’une grâce hallucinante en haut de cette montagne. On vit dès lors Flow comme un rêve magistral, où tout peut arriver sans pour autant avoir l’impression de partir dans tous les sens, le film gardant une cohérence thématique et narrative constante, mais que l’on vit dans une réalité proche et en même temps très éloignée de la notre, où toutes nos peurs sont incarnées dans une démesure quasi mystique, autant que la dimension fantastique ou la tendresse apporté aux personnages décuple la douce rêverie de certains passages. C’est notamment la fonction principale de ces catastrophes ou de l’élément marin en général, réels antagonistes de cette histoire, plus fourbes, imprévisibles et terrifiants que des bad guy de Disney, et qui poussent nos personnages à littéralement s’émanciper de leur nature, en gagnant en amitié, ce qu’ils perdent en bêtes instincts. D’autant que si le film ne dit rien dans ses dialogues, ses décors, ses personnages et ses événement parlent pour eux même, et apportent même à la fois plus d’authenticité (comme dans le comportement primitif des animaux) que de mystère (quand au passé de cette cité Antique digne du récit d’Ulysse). Que ce soit pour transmettre de la peur ou de l’émerveillement, les actions et images incarnent la pluralité de tons qu’envisage Gints Zilbalodis pour transporter le spectateur dans son inoubliable odyssée épique dénommée Flow

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Bon, maintenant que j’ai suffisamment divagué sur le talent d’écriture de Gints Zilbalodis, parlons enfin de ce qui fait le zèle premier de Flow, son image. BORDEL QUE C’EST BEAU ! Voilà c’est sortit, oui bon, c’était pas très fin tout ça, mais faut dire que PUTAIN ÇA EN JETTE !!! Pour être honnête, je commençais à être lassé de cette mode hollywoodienne de mélange de 2D/3D de plus en plus clairement pompée d’Into the spider-verse, notamment car en plus de sentir le réchauffé, cette technique s’essoufflait à petit feu et semblait de moins en moins consistante avec les matériaux servis par les gros studios, malgré une réelle impatience de ma part pour le futur The Wild Robot. M’enfin il y avait toujours des indépendants pour montrer ce que l’animation pouvait encore en avoir dans le ventre, sauf que dans Flow, plus que d’inventer une formule, Gints Zilbalodis transcende totalement son art qu’il chérit depuis bientôt 10 ans avec ses premiers courts-métrages ; et c’est somptueux. Déjà en terme de direction artistique pure, le film joue sur différentes textures et animations entre ses décors et éléments plus réalistes, et ses personnages semblant tout droit sortis d’une peinture, donnant un aspect très flottant à l’ensemble, mais entièrement maîtrisé malgré quelques couacs, des détails qu’honnêtement je n’ai même pas envie de noter tant ils sont minoritaire par rapport à la grandeur de l’ensemble, qui marie parfaitement les personnages au reste de l’univers. On se sent d’autant plus immergé par Flow grâce à la musique, qui comme dans Robot Dreams est grandement utilisé mais encore une fois, à d’autres fins que sur le long-métrage de Pablo Berger. Ce, en gardant à l'esprit que le réalisateur offre des plans à la composition millimétrée, autant dans leur approche de la lumière que de la musique, tout semble harmonieux et diablement maitrisé. Au-delà d’immerger le spectateur dans son environnement hostile, que ce soit pour capter les doux rayons du soleil qu’amplifier les torrents d’eau qui s’abattent sur notre adorable chaton, la musique, ou ici plus particulièrement le son servent surtout à amplifier les éléments, rendus palpables et d’autant plus vecteur d’émoi, qu’il soit de l’ordre de la peur ou de la fascination.

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Car oui, si certaines scènes peuvent prendre aux tripes même les plus adultes comme moi, ce n’est pas pour autant que Gints Zilbalodis oublie la dimension purement épique de son long-métrage. C’est bien simple, la musique de Flow est une pure merveille, elle accompagne parfaitement chaque séquence sans en forcer les traits émotionnel, tout en quantifiant le sentiment de voyage et surtout d’aventure qui ressort du film. Et pour cela, on peut aussi tout à fait noter le travail dinguissime de la mise en scène, qui là encore, dénote totalement de ce qui se fait dans le paysage actuel. En effet, dans ce film, la part belle est faite aux plans longs, voire aux plans-séquences, la coupe est constamment millimétrée dans son aspect transitoire, d’une une séquence à une autre, mais surtout d’un point de vue à un autre. Le réalisateur arrive parfaitement à jouer sur un point de vue interne envers ce petit chat, pour faire ressentir dans les plans la démesure de ce monde parfois étrangement similaire au notre. Et si dans ces moments précis, Flow devient un torrent d’émotion qui noue à la gorge tant certaines scènes peuvent devenir intenses, c’est à la fois dans certains moment où la caméra plus flottante, posée, voire omnisciente, contemple ce beau monde évoluer, et donne une allure d’autant plus épique au voyage de notre troupe d’animaux. Et au-delà de ce qu’on peut ressentir dans le fond, il faut parler de la forme, qui est encore plus dantesque, car d’un coup, on a l’impression que le film est épris d’une liberté totale de mouvements, on est littéralement emporté dans le flot du film, surtout vu à quel point la caméra reste dans ces moments, souvent à la lisière de l’eau, les éléments sont souvent utilisés pour amplifier la puissance des visuels. Si Flow digère ses références mythologiques ou même esthétiques, car il y en a, il reste un sentiment de « jamais vu » ; d’autant que la forme peut se rapprocher de la fluidité d’un jeu vidéo par exemple. Et comme dans un jeu vidéo tel que le culte Shadow of the colossus, le manque de dialogue vient justement créer un trou dans le point de vue, et ce trou c’est le spectateur qui le comble, il y met tout son coeur et son intellect et peut dès lors totalement s’immerger dans l’intrigue simple mais formellement dantesque du long-métrage. Et ainsi, cette liberté de mouvement constamment dans un juste milieu entre l’effervescence et la maîtrise chirurgicale, elle offre des moments d’extase du genre à vous décrocher la mâchoire, et selon moi, à faire retourner James Cameron sur les bancs de l’école au sujet de son Avatar, tant le mélange d’émerveillement et de sensationnelle démesure a rarement été poussé si loin.

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Bon, il y a-t-il des choses à dire au-delà de répéter mon amour total pour Flow ? Étonnement oui, même si à première vu, cela peut sembler répétitif au vu des points précédemment évoqués, mais au contraire, qui creusent le fond de ce long-métrage ne se résumant définitivement pas à ses jolies images et son chat trognon (et ça je ne le répéterai jamais assez). Car Flow, c’est avant tout un film immersif, oui ça je l’ai déjà dit, mais qui utilise ce biais d’authenticité pour petit à petit dériver dans le quasi mystique. Au-delà de l’approche onirique que je réaborderai juste après, le film fait petit à petit évoluer ses personnages pour les rendre de plus en plus humains, ou du moins, petit à petit creuser l’empreinte humaine ayant anciennement côtoyé ces lieux désormais déserts. Et justement, entre ce trésor remplis de bibelots, cette quête menant aux confins de ce mode presque post-apocalyptique, ces scènes de pêche autour de poissons joliment colorés, etc, toutes ces séquences, ces détails plus ou moins anodins, en plus de magnifier la beauté des visuels et de densifier l’univers de Flow, ils racontent des choses sur notre humanité à nous ; le réalisateur créé des paraboles ou même des tableaux incarnant le franchissement d’une étape. Aussi car il ne peut pas se servir des dialogues pour surligner son propos, selon moi, la beauté de ces scènes de pêche viennent montrer le versant plus beau et moins terrifiant de l’eau, qui nous était d’abord présenté comme un élément de danger, mais qui en devient un d’émerveillement. La mise en scène extrêmement généreuse et orné de visuels dantesques soulignent ce sentiment, et l’ont renvoyé puissance mille dans ma tronche, de part son aspect épique mais surtout universel : impossible de ne pas se reconnaître dans la maîtrise d’une peur quelconque dans ces plans d’une beauté plastique démentielle. Pour cela que d’après moi, Gints Zilbalodis surpasse allègrement James Cameron, car au-delà de jouer au petit malin, je pense que le réalisateur Letton a su mieux capter et retranscrire les diverses émotions parfois contradictoires mais qui font tout le zèle du milieu maritime, et surtout du cinéma d’aventure.

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D’autant que ce dernier aussi joue sur une dimension purement merveilleuse, avec des jeux sur les couleurs, la musique, les actions des personnages et tout simplement l’histoire qui rappellent la forme du conte, et la candeur totale de ces récits, dénués de tout cynisme, où plus que de chercher à expliquer un élément, le réalisateur nous laisse en profiter et nous faire notre propre raisonnement. Si Flow joue bien plus la carte de l’aventure que du fantastique, il reste qu’une dimension lyrique existe et n’est pas à négliger ; notamment dans une des scènes finales d’une beauté formelle hallucinante, et qui vient montrer à l’écran, d’après moi, l’immontrable pour un public jeune. Le passage devient alors passionnant car teinté de mystère, bouleversant car usant d’une imagerie mélancolique et visuellement extraordinaire d’inventivité et de foi en son matériel audiovisuel. Plus que les visuels impressionnants de La voie de l’eau, ce sont des torrents d’émotions qui m’ont submergé sur les flots de Flow, car plus qu’un prétexte au grandiose dans lequel peut facilement tomber James Cameron, Gints Zilbalodis n’oublie jamais le versant émotionnel et les enjeux de son récit, dont la simplicité permet d’autant plus d’explorer tous les détails de chaque élément et personnage jusqu’à plus soif. Et, vous le savez, j’aime d’une analyse plus ou moins complète en revenir à des émotions concrète : et ici, Flow m’a décroché la mâchoire. J’en suis sortit totalement bouleversé par sa manière de m’attraper sur des points aussi simples mais avec une force aussi dantesque. Je suis sortit de la séance saisi, car j’ai été cloué au siège par le fond, mais surtout par la forme, d’une maîtrise parfaite, nous embarquant dans une aventure aux confins de nos rêves les plus fous.

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Flow est un très grand film fantastique, d’aventure, et surtout, un pas en avant dans le monde du cinéma d’animation. Ne laissant personne sur le carreau (à part les moins de 5 ans, trop impressionnables selon moi), le réalisateur offre un grand moment d’extase où le voyage rime avec rêve éveillé et où nos sens sont mis en éveil dans une palettes de scènes à la beauté visuelle à vous couper le souffle mais qui n’oublie jamais le penchant émotionnel de son intrigue. C’est une réussite sur le plan narratif, visuel et émotionnel, pour moi un quasi sans fautes malgré quelques ficelles scénaristiques, qui ne manqueront pas de créer un sentiment de renouveau dans le cinéma d’animation, voire même, dans le cinéma tout court, notamment en visant la tutelle d’œuvres sur le papier plus ambitieuses mais pas non moins impressionnante que ce dantesque Flow.

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le 11 août 2024

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