Pas besoin de parole pour se faire comprendre. Une très belle surprise en animation pour 2024.

Ma critique vidéo sur Flow, le chat qui n'avait plus peur de l'eau

Le mercredi 30 octobre est arrivé au cinéma un troisième opus d’un personnage massacré qui continue de se ridiculiser. Pendant ce temps, à coté, un petit long-métrage avec un chat tout mignon et un océan qui n’arrête pas de s’élever sort et passe assez discrètement à travers les mailles du filet. Privilégiant la curiosité, il était donc plus envisageable de visionner ce long-métrage en premier. Et donc, que vaut ce long-métrage d’animation avec ce petit chat ? Sincèrement, c’est une très belle surprise. C’est même étonnant de voir ce qu’il est capable de faire avec son second long-métrage. Mais oui, Flow est réellement une des meilleures surprises inattendues de cette année 2024.

Positif

• Le chat est un petit animal qui a peur de l’eau et trouve refuge sur le bateau par lequel il pourra échapper à l’eau. C’est un animal adorable qui préfère vivre et rester en solitaire mais qui va apprendre à apprécier les autres à travers son odyssée, et un bon protagoniste au passage.
• Le capybara est le capitaine du bateau, c’est un animal avec beaucoup de cœur qui n’hésite pas à vouloir aider le plus d’animaux en détresse possible. Un animal au grand coeur qui veut offrir une chance à tout le monde en restant généreux.
• le Lémurien est un animal un petit peu cupide qui garde ses trésors avec lui et ne supporte pas qu’on les touche. C’est un des moins marquants de l’équipage mais faire face à sa cupidité grâce à cet équipage n’est pas une mauvaise idée en plus de le démarquer d’une certaine façon.
• Le labrador est un chien qui était avec d’autres compagnons mais s’est retrouvé seul en se prenant d’affection pour le chat. C’est un animal fidèle à celui qui l’a sauvé et qui semble beaucoup aimer les nouvelles rencontres. Il est probablement naïf mais très fidèle.
• Le serpentaire (oiseau) est une oiseau blessé à l’aile qui a rejoint l’équipage après que le chef de son ancien clan lui ai détruit une aile. Il est un peu prétentieux et méfiant mais sa relation avec le chat (dont ils ont un peu de ressemblance) est intéressante.
• Après, le point commun entre tous ces animaux est qu’ils étaient solitaires et apprennent à devenir solidaires entre eux, même si c’est assez difficile pour certains.

• Dans ce long-métrage, on y retrouve quelques messages intéressants. Par exemple, on a un message sur la solidarité qui, malgré les différences espèces, n’hésitent pas à aider ceux dans le besoin (c’est surtout le cas avec le capybara). C’est un message qui pourrait aussi s’appliquer pour les humains d’ailleurs. Et sinon, on a aussi un message sur ses compagnons, sa famille qu’on peut trouver, qu’il faut savoir compter sur le soutien des autres et leur faire confiance plutôt que de rester solitaire. Ce message là aussi fonctionne bien dans le propos et la manière dont ils le font passer.

• On sent de l’évolution de personnages pour certains membres de l’équipage. Par exemple, on a le lémurien qui est cupide avec ses trésors mais qui va finir par privilégier l’équipage, le chat qui reste assez solitaire et méfiant mais va apprendre à faire confiance, le serpentaire qui va se faire rejeter et apprendre à accepter cet équipage (confiance). Les seuls qui n’évoluent pas vraiment sont le labrador qui reste un chien fidèle et le capybara qui continue de vouloir aider le plus d’animaux possible avec son bateau. En tout cas, il y a des assez bonnes évolutions de personnages ici.

• L’animation est sublime. Elle peut ne pas plaire à tout le monde pour son style, ce qui peut se comprendre, mais elle est réellement magnifique. On sent que cette animation est soignée pour nous offrir la meilleure expérience visuelle possible pour un film d’animation. Franchement, ça peut ne pas plaire mais, pour ce que ça propose, c’est réellement de toute beauté à admirer, surtout sur un écran de cinéma.

• Le long-métrage démarre par la découverte de notre petit chat qui se promène dans ce monde rempli de nature jusqu’à trouver sa maison où il se repose tranquillement. Franchement, c’est une introduction réussie pour suivre notre protagoniste et s’attacher un peu à lui en le comprenant, tout en nous donnant envie de savoir comment ça va se passer pour lui avec ce qui l’attend.

• On a du symbolisme assez intéressant en vérité. Les objets de valeur pour le lémurien (qui est tout ce qu’il lui reste de chez lui), le serpentaire pour le chat en qui il se retrouve un peu de part son coté solitaire et méfiant ou même l’eau qui est la plus grande peur de notre chat. Franchement, on sent que le symbolisme a été très bien travaillé.

• Sachez que vous serez devant un film qui se veut muet. Aucun animal ne parle, aucun n’est doté de la parole, juste de leur cri d’animaux respectifs, ce qui est brillant. Comme le long-métrage arrive à tout faire passer par tout le reste, ne pas les doter de la parole est une bonne chose pour renforcer notre compréhension du long-métrage.

• Des fois, le long-métrage se permet des petites blagues entre les animaux et ça fonctionne. On rigole sincèrement en les regardant interagir entre eux. Il n’y a pas beaucoup de moments comme ça mais ces quelques moments d’humour marchent réellement.

• Les musiques sont somptueuses. Sincèrement, la bande-originale du long-métrage est de toute beauté et c’est un véritable régal à écouter. De plus, elle arrive à bien raconter ce qui se passe à l’image à elle toute seule, c’est vraiment magnifique.

• La plupart du temps, on arrive à être surpris par ce qui se passe dans ce long-métrage. Que ce soit l’équipage, les lieux qu’ils découvrent ou même certaines situations inattendues, on arrive réellement à être surpris lors du premier visionnage.

• Un des points les plus réussis est le comportement et les expressions des animaux. Ca parait tellement réaliste dans la manière dont c'est fait qu’on arrive à être convaincus sans difficulté tout en renforçant l’émotion envers les personnages.

• La mise en scène est très soignée dans la majorité des plans. On a surtout des plans séquences avec le chat mais ce sont réellement des plans séquences travaillés qui montrent que la mise en scène a été soignée.

• La fin surprend un peu mais elle montre l’évolution du chat et sa confiance qu’il a trouvé envers ses compagnons. En l’analysant, c’est une bonne manière de conclure ce long-métrage et le personnage du chat.

• La tension est assez bonne. La plupart des instants où le chat a peur ou est en danger, on arrive sincèrement à y croire et à avoir peur pour lui. La tension est réellement efficace ici et ça fait plaisir à voir.

• L’univers proposé ici est intéressant. Avec toute cette nature, l’architecture des bâtiments et cette eau qui monte au fur et à mesure des choses, on a réellement un bel univers à découvrir.

• L’émotion est au rendez-vous. On en est peut-être pas au point de pleurer mais la plupart des séquences sont réellement touchantes pour nos personnages auxquels on apprend à s’attacher.

Négatif

• Et si on parlait d’un certain faux-raccord ? A un moment, notre petit chat tombe de très haut et se rattrape sur le bateau avec la voile qu’il griffe du long. Sauf que, sur les plans larges après ça, on ne voit jamais la voile fissurée (hors un peu usée sur le haut), ce qui constitue un certain faux-raccord. Alors oui, les animaux n’auraient pas réussi à le réparer vu qu’ils n’ont pas les matériaux et la connaissance pour mais ça reste tout de même un faux-raccord qui a été oublié exprès pour permettre au scénario de continuer.

• Le labrador avait déjà suivi ses compagnons une fois mais comment ça se fait qu’il les a perdu pour se retrouver avec notre équipage ? C’est un détail mais c’est tout de même étonnant qu’il les ai perdu puis retrouver, probablement un léger trou scénaristique qu’ils n’ont pas rempli.

• Le scénario est assez simple en vérité. C’est de la survie sur un bateau qui agrandit son équipage au fur et à mesure où notre petit chat est le protagoniste (mais pas le capitaine). On a tout de même du développement de personnage mais le scénario peut paraître assez simple.

• Lors des premières scènes, on aura un tremblement de caméra un peu étrange qui ne passe pas trop. En vrai, ce n’est qu’un détail un peu perturbant qui ne bloque pas mais ça pourra en déranger certains. Heureusement que ça ne se fait plus trop dans les suites.

• Ce long-métrage dure 1h24 et on a tendance à le trouver presque trop court par ce qu’il propose. Franchement, avec ce qui nous est proposé, on aurait pas dit non à une durée un petit peu plus élevée (15 à 20 minutes de plus).

Au final, Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau, est une très belle surprise de l’année 2024 qu’il vous est recommandé de voir au cinéma. Certes, c’est loin d’être parfait (même si elle n’existe pas officiellement) mais il vaut réellement le coup d’œil en étant une petite merveille. L’animation est belle, les musiques sont magnifiques, les personnages sont très mignons et intéressants, le symbolisme est très bon et les décors sont somptueux. Après, il est vrai que c’est un peu trop court, que le scénario est simple et qu’on a quelques interrogations scénaristiques. Mais, malgré ses défauts, c’est réellement un long-métrage qui mérite d’être soutenu au cinéma. En espérant qu’il soit dans un des cinémas près de chez vous, allez le voir si ce n’est pas déjà fait car il y a de fortes chances que vous passiez un très bon moment.