Esquisses d’esquif
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Alléché par la promesse d'un beau dessin animé, je suis allé voir Flow, et je n'ai pas été déçu. Déjà, parce que c'est beau. Ensuite, parce que les bruitages, les attitudes, sont bien travaillées. Et enfin parce que j'aime cette idée de déambuler dans ce monde avec ces animaux, sans forcément comprendre mieux qu'eux ce qu'il s'est passé (encore que...)
On pourra ranger Flow dans la catégorie à part de la fantasy animalière, un sous-genre de l'imaginaire, qu'on pourrait dater du Livre de la jungle, et dont les fleurons s'appelleraient Watership downs et Les trois malla-moulgars. Comme les deux derniers cités, Flow nous embarque donc dans une épopée vécue par des animaux. La présence humaine y est limitée aux ruines que vont découvrir nos héros. Un déluge s'abat sur ce monde, et quelques animaux prennent place sur une nouvelle arche, dont Noé lui-même serait absent. Le monde en lui-même pourrait être le notre, malgré quelques étrangetés qui formeront un bel univers graphique. On pourrait voir dans cet engloutissement une parabole écologique, époque oblige, sauf qu'en fait on ne sait rien des causes de tout cela. Et c'est cela la principale réussite de Flow : son mystère restant entier, on est au même niveau que ses héros, et on se contente de se laisser porter par l'histoire.
L'histoire est somme toute assez basique : il y sera question d'amitié, de ténacité, d'acceptation de la différence, bref de thèmes vus mille fois dans le dessin animé occidental. Cependant, l'absence de parole donne l'impression que tout cela est neuf, ce qui n'est pas un mince exploit!
Les adultes regretteront sans doute l'anthropomorphisme poussé de ces animaux, mais bien sûr, pour le public enfantin, cela aidera à l'immersion dans l'histoire. Ils pourront dès lors comprendre aussi bien que leurs aînés ce qu'il se passe, sans que la moindre parole ne soit échangée.
Ainsi Flow, en se mettant à hauteur d'enfant sans sacrifier son étrangeté, sera une expérience immersive pour toute la famille. Son rythme assez tranquille, presque contemplatif, permet d'en savourer le style visuel. Le plébiscite autour de ce dessin animé permet, encore une fois, de se rendre compte qu'on peut parier sur l'intelligence des enfants, et réussir son pari.
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Créée
le 5 nov. 2024
Critique lue 8 fois
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