Seule et unique réalisation de long métrage de Kôji Morimoto plus connu pour son travail d'animateur (Akira, Mind Game) malgré des incursions plus que réussies à la réalisation (Memories, Animatrix) et son statut de co-fondateur du Studio 4°C au sein du quel il s'adonne a de nombreuses expérimentations (Dimension Bomb).
Morimoto n'est pas le seul nom de prestige associé au projet puisque on retrouve Keiko Nobumoto au script, injustement méconnue elle est la scénariste préféré de Schinichiro Watanabe (Macross Plus, Cowboy Bebop...). Toshiyuki Inoue et Satoru Utsunomiya sont directeurs de l'animation, eux aussi impliqué dans bon nombre de chef d’œuvres (Akira, Ghost in the Shell...).
Avec un tel staff on est en droit d'espérer une œuvre qualitative, malheureusement les ambitions du film sont limitées, évidemment c'est le premier long de son réalisateur, c'est aussi c'est la première production animée du célèbre studio TOHO qui crée sa branche animation pour ce film (avant de la mettre en sommeil pendant 20 ans).
Le film est plutôt orienté jeunesse sans pour autant être dénuer de tout intérêt pour un public plus âgé. On y suit Kai un garçon d'une dizaine d'années qui vit dans un village de bord de mer avec son petit frère et sa mère, son père chasseur de baleine ayant disparu en mer dans la scène d'ouverture. Après un soir de tempête Kai et son petit frère Moito découvre un baleineau blanc, « nommé » Peek, bloqué par les roches et ne pouvant rejoindre sa mère. Les garçons s'occupent tant bien que mal du baleineau et s'y attache jusqu'à ce que ce qu'il soit récupérer par un directeur de cirque aquatique peu scrupuleux, Kai décide alors de partir à sa recherche.
Ce qui frappe dès les premières secondes c'est la fluidité de l'animation, la scène d'ouverture est particulièrement impressionnante que ce soit dans les mouvements des personnages ou le réalisme de l'eau. Le film est en effet très bien animé mais ne compense parfois pas la pauvreté des designs des personnages dont les yeux sont parfois composés de simples points noirs ou d'un vulgaire carré pour un poing fermé. C'est notamment assez choquant sur Moito ou sur le baleineau "kawaî". Cela reste toujours assez plaisant visuellement sans être transcendant ce qui est déjà étonnant pour un film orienté jeunesse.
1h20 pour un film assez sensible, touchant que ce soit la transmission du père à son fils au travers d'un ocarina dont Kai joue et qui donne de belles scènes, la relation enfant-animal est bien rendue on ressent profondément l'amour du garçon pour le baleineau qu'il veut arracher de la ville et des adultes pour le rendre à la nature et à la liberté. Une déclaration d'amour à la nature et respect de sa force dont les Japonais ne connaissent que trop bien la colère.
Le déroulement du film est tout a fait recommandé pour les plus jeunes, les intentions des personnages sont très clairs et les évènements s'enchainent de manière très directes en soi peu de surprise et d'originalité mais une efficacité dans le récit et une bonne galerie de personnages, le héros très positif et vigoureux n'est pas sans rappeler certains héros de chez Miyazaki. Difficile de ne pas penser à Sauvez Willy en voyant le synopsis mais Tobe ! Kujira no Peek est bien sorti 2 ans avant le film américain.
PS : la seule version trouvable autre que la VO est celle sous-titré en anglais et malheureusement aucune version française n'est disponible ce qui rend l'accès aux plus jeunes difficiles. Par ailleurs cette version est de piètre qualité (VHS Rip) et le DVD japonais plus en vente, il serait dommage de voir ce film devenir introuvable par les occidentaux donc partagez le :)