Lion, Marie Madeleine et maintenant Foe : difficile de voir une cohérence dans la filmographie de Garth Davis si ce n'est dans une ambition sans cesse renouvelée qui ne se concrétise que de manière peu convaincante à l'écran. Adapté d'un roman, Foe a tout du concept-film, de la SF psychologique, pas moins, avec trois personnages au premier plan : un couple et un étrange visiteur de nuit, porteur d'une proposition inattendue et perturbante. A partir de là, c'est presque une pièce de théâtre qui se joue sous nos yeux mais pas très bien écrite, hélas, avec des dialogues d'une grande pauvreté. Ce Scènes de la vie conjugale, avec un intrus en sus, censé se dérouler en 2065, manque totalement de tension et n'est pas loin de susciter un ennui profond, en dépit d'une paire de twists, qui auraient pu faire leur effet s'ils avaient surgi avec un meilleur sens du timing. Globalement, on a du mal à croire dans la description un brin paresseuse de ce futur qui englobe pourtant des inquiétudes déjà bien actuelles : climat, intelligence artificielle, clonage. Quant au thème de l'usure du couple, quand même pas très neuf, il aurait nécessité d'être un peu plus travaillé pour l'intégrer à un argument fantastique. Dans ce contexte pas folichon, l'interprétation plus qu'honnête de Paul Mescal, d'Aaron Pierre et surtout de Saoirse Ronan en deviendrait presque héroïque.