Il y a dans le cinéma de Paolo Virzi un allant et un élan, une générosité, qui pour ma part m'enthousiasment.
Certains (probablement les Cahiers du Cinéma par exemple) trouveront peut-être que les actrices en font trop, que le scénario n'hésite pas à utiliser de grosses ficelles, et que le mise en scène est pleine d'effets de petit malin.
Toute cela est vrai en partie, et contribue au charme du film. Votre ressenti dans la salle de cinéma dépendra de la façon dont le jeu outré de Valérie Bruni Tedeschi va vous happer, vous emporter, ou non. Son débit de moulin à parole sous amphétamine et son décolleté abbyssal ne génèrent pas une confiance immédiate, et peut même susciter, on le comprend, une forme de rejet.
L'art de Virzi est de maintenir le film dans un état d'équilibre précaire : on hésite pendant tout le film à qualifier les deux héroïnes de folles, certaines de leurs élucubrations s'avérant finalement vraies.
Folles de Joie oscille donc entre deux pôles : un mauvais goût hystérique et plaisant, et un sentimentalisme tire-larme à l'italienne. A ne conseiller qu'aux coeurs d'artichaut, orientation latine, dont je pense faire partie.