Nouvelle virtuosité italienne.
La Villa Biondi, sorte d'asile avec une certaine liberté de mouvement: Béatrice se comporte comme la directrice alors qu'elle est patiente. L'arrivée de Donatella, jeune fille meurtrie par la vie frappe cette mythomane. Par une circonstance jubilatoire, les deux femmes parviennent à fausser compagnie à leurs surveillants et Béatrice, cernant une lourde épreuve subie par sa jeune compagne, va tenter de lui venir en aide.
Thelma et Louise au-dessus d'un nid de coucous pourrait être le sous-titre du film: nous vivons en effet ce road-movie comme une véritable thérapie de vie tel le film de Forman avec deux femmes aux tempéraments dignes du duo de Ridley Scott. Le premier plan est l'illustration que folie ne rime pas forcément avec démence mais avec désespoir. Et lorsque l'explication du plan est connue tel un électrochoc ( qui ici fait usage de thérapie et non de répression au sens figuratif), l'on est littéralement secoué.
Mais outre le ton parfait du film mêlant à la fois humour (par des comportements hilarants de nos deux héroïnes), émotion et compassion, ce sont bien nos deux actrices qui crèvent l'écran.
En mythomane, Valéria Bruni-Tedeschi est l'illustration même de Louise avec le même tempérament fougueux; épouse du réalisateur, Micaela Ramazotti est le parfait mixage entre Noomi Rapace en Lisbeth Solander et Nathalie Portman en Mathilda muse de Léon. Son regard est particulièrement impressionnant.
Une leçon de toute beauté sur la tolérance à recommander vivement et plaisir d'avoir eu une salle comble...