Kevin, Sam et Bob sont trois amis dont le petit plaisir n’est rien d’autre qu’organiser des cambriolages « pour de faux ». Ils repèrent les lieux, croisent les informations et imaginent toutes les possibilités. Kevin repère, il a le sens de l’observation et du détail, c’est aussi un fin crocheteur. Sam est la fille du groupe, elle planifie tout mais attention, c’est aussi une femme d’action, prête à bondir. Bob en sait beaucoup sur les casses et maîtrise l’informatique. Mais du groupe de trois, c’est aussi celui à la moralité la plus fluctuante, s’imaginant bien passer le cap du vrai cambriolage.
C’est ce qui va leur être demandé. Leo, un parrain de la mafia, les a repéré et les fait chanter. Ayant les moyens de les faire plonger pour un cambriolage qu’il a organisé en leur subtilisant un plan d’action, il leur demande de voler pour lui plusieurs millions de dollars de titres.
Digne représentant du film de casse, Foolproof se montre assez solide. Il est même parfois assez futé, dans la manière qu’a le trio de venir à bout des obstacles sur sa route, utilisant des subterfuges rarement vus. Il est par contre regrettable que le film délaisse l’existence des caméras de surveillance ou minimise celle des gardiens, donnant un peu trop vite l’impression de rentrer dans le bâtiment comme dans un moulin. Ces quatre individus déambulent d’ailleurs visage découvert, une petite entorse encore à la crédibilité pour améliorer la cinégénie des acteurs.
Mais ces petits obstacles à avaler digérés, le film est assez convaincant. Les personnages sont complémentaires, amis et unis, du moins jusqu’à l’arrivée de Léo. La relation trouble qui va se nouer avec lui est assez bien vue, entre méfiance et crainte vis à vis de sa personne, mais aussi une certaine admiration. Pour eux qui se sont seulement amusés à imaginer un casse, l’organiser pour l’exécuter entraîne aussi une nouvelle satisfaction.
Les canadiens Ryan Reynolds, Kristin Booth et Joris Jarsky incarnent ce trio d’amis réunis autour d’une même passion. Ils se révèlent assez bons, malgré un Ryan Reynolds qui montrait déjà les limites de sa palette d’émotions. En face d’eux, le vénérable David Suchet incarne un Léo toute en retenue froide, qu’il brise par quelques éclats de colère pour remettre le trio à sa place.
Foolproof a été une grosse production canadienne, avec un des plus importants budgets pour un film de ce territoire. Il est sorti dans 204 salles de cinéma là-bas, un record. Il n’est pourtant pas très impressionnante ne contient pas d’explosions ou de courses poursuite. Mais le tout est réalisé correctement, sans audaces particulières mais aussi sans fautes de goûts. Malgré quelques problèmes de crédibilité, le scénario est assez bien ficelé et le ton du film, un film de casse avec un peu d’humour, le rend suffisamment divertissant et plaisant.