Live long and prosper.

Financé en partie par une campagne Kickstarter, ce documentaire est un regard sur Leonard Nimoy par son fils, Adam. Celui-ci, né en 1956 a assisté aux années de vaches maigres, à la carrière de son père, et bien entendu au triomphe intersidéral qu'a été Star Trek et de son personnage culte de Spock, lequel restera accolé pour toujours à Leonard Nimoy.

Le documentaire revient de manière générale sur la vie et la personnalité de Leonard Nimoy, dont le moins que l'on puisse dire, est que sa carrière a été très longue, depuis 1951 jusqu'à 2014. Peu avant sa disparition, en 2015, il avait accepté de tourner ce film en compagnie de son fils, mais le projet s'est ensuite transformé en quelque chose d'autre, qui est comme je le disais le regard d'un fils vers son père et leur relation conflictuelle.

Bien entendu, on ne peut pas évoquer Leonard Nimoy, sans parler du rôle de sa vie, celui de Spock, cet être mi-Vulcain, mi-humain, dont personne ne pensait qu'il marquerait autant les esprits. De manière surprenante, il a été perçu pour les spectateurs (et les personnes interrogées) comme un étranger de plus dans une série qui tendait vers une diversité culturelle que l'Amérique refusait encore dans les années 60. Je caricature un chouia, mais pensez donc ; une noire, un asiatique, un extra-terrestre dans une série grand public ?!

A l'aide de très nombreuses archives, ainsi que les interventions de plusieurs acteurs (dont William Shatner et George Takei), on revient très bien sur la genèse de la série, comment Nimoy a su s'approprier Spock, au point qu'il a eu des initiatives personnelles qui marqueront la pop culture (en particulier le salut Vulcain). Tout au long des séries, et des films, Nimoy aura incarné ce personnage durant près de 45 ans !

Si une large partie du docu est consacrée à Star Trek, l'autre partie est consacrée je dirais à Adam Nimoy, lequel parle de sa relation conflictuelle avec son père, vexé qu'il ne s'occupait pas assez de lui, ressentant une jalousie pour ce Spock qui lui a tant donné et en même temps pris.
Ce même Adam est souvent interviewé, ainsi que sa sœur, son oncle, sa belle-sœur, son beau-fils, et ils en font un le portrait d'un homme très secret, peu bavard, mais d'une grande intégrité, et qui n'hésitera pas à se battre pour les autres.
George Takei revient sur cette anecdote incroyable où les producteurs du dessin animé Star Trek ne voulaient pas reprendre les personnages ni les voix des acteurs de la série précédent d'origines différentes ; tout le monde devait être blanc. C'est à ce moment-là que Leonard Nimoy s'est battu contre les producteurs, arguant à juste titre que Star Trek est aussi une série sur la diversité multi-ethnique, et qu'il menaçait de ne pas reprendre Spock si on n'accédait pas à sa requête.

L'autre mérite du documentaire est également de ne pas hésiter à écorner l'image de Nimoy, en particulier son alcoolisme, et son tabagisme, lequel sera la cause de son décès. Mais le regard d'Adam Nimoy sur son père est celui d'une grande admiration, malgré les diverses tensions qu'ils auront connues.
Je ne suis pas un grand connaisseur de Star Trek, mais j'avoue que les extraits de la série tv donnent envie d'y jeter un oeil, si on fait abstraction du léger bidon de William Shatner, dont on voit bien qu'il tente à chaque scène de rentrer le ventre !

Blague à part, pour un énième documentaire sur un acteur, j'avoue que l'angle choisi est original, et que pour une production à petit budget (financement participatif), les extraits sont très nombreux et bien choisis (extraits séries tv, archives, photos...) avec un large choix de personnes interrogées (le casting du reboot de Star Trek, J.J. Abrams, les acteurs de la série d'origine...).

Peu sont les acteurs à être marqués au fer rouge par un personnage, et Leonard Nimoy a eu cette chance-là, donc .... Live long and prosper.