Pour incarner la féminité, rien ne vaut un homme
Evidemment, on ne peut pas s'empêcher de repenser à "Adieu ma concubine", qui avait valu à Chen Kaige une palme d'Or en 1993, et "Mei Lanfang" souffre de la comparaison. La faute n'en revient pas au personnage, authentique star de l'Opéra de Pékin dans les années 20 et 30, acteur masculin mais spécialisé dans les rôles féminins. Ni à la photo, somptueuse; pas davantage à la reconstitution historique, léchée jusqu'à la dernière couture de qipao. Non, la raison pour laquelle "Mei Lanfang" échoue à s'élever au niveau d'"Adieu ma concubine" tient essentiellement au choix narratif de résumer la vie de l'acteur en quatre tableaux: 1913 (quand il évince la vieille génération sur les planches), 1930 (sa liaison avec une actrice et sa tournée aux Etats-Unis), 1937 (ses démélés avec les occupants japonais), plus un épilogue en 1945. Le paradoxe est qu'il sont réussis individuellement, mais, tous ensembles, ne parviennent pas à créer un sentiment de continuité.
Malgré ses défauts, un film à voir pour qui s'intéresse à l'opéra de Pékin où à l'histoire culturelle de la Chine du vingtième siècle.