La vie, c'est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi
on va tomber.
Bah si, t'as quand même de grandes chances de tomber sur du chocolat. D'ailleurs, je me suis toujours posé la question de la pertinence de cette réplique : est-ce pour montrer la naïveté extrême de Forrest Gump et sa manière de voir le monde?? Ou est-ce une maladresse un peu trop nunuche de la part de Robert Zemeckis et de son scénariste?? Toujours est-il que j'adore ce film, que je peux me le remater à l'envie sans jamais m'ennuyer alors qu'il est proche du deux heures et demie, mais d'un autre côté, j'ai toujours aimé ce style d'œuvre qui propose des tranches de vie.
Bon, déjà, Forrest Gump est une merveille technique : entre la mise en scène grandiose du réalisateur de Retour vers le futur et les effets spéciaux, notamment l'incrustation de Tom Hanks dans des images d'archives, sont vraiment géniaux et fonctionnent encore aujourd'hui alors que le film fêtera bientôt ses trente ans (et à titre d'exemple, ils sont supérieurs au film suivant de Bob, Contact).
Mais bon, la technique n'a jamais été une fin en soi et c'est bien évidemment sur le fond que le film se démarque. Une intrigue savamment élaborée pour confronter Forrest Gump à tout un tas d'événements majeurs dans l'Histoire américaine (le Watergate, le Viêt-Nam, la mixité dans les universités, et j'en passe), le tout à travers le regard d'un simplet, formidablement campé par un Tom Hanks qui livre une grande prestation (son deuxième Oscar d'affilée après celui pour Philadelphia), mais surtout teinté d'une grande ironie dans cette success-story américaine où tout le monde pourrait réussir.
Bref, malgré une tonalité que d'aucun pourrait trouver mièvre, Robert Zemeckis livre néanmoins une critique assez acide sur la société américaine, portée par une intrigue en or et une mise en scène impressionnante. Oui, pour moi, Forrest Gump est un brillant chef d'œuvre et finalement, peut-être que cette histoire de boîte de chocolats est tout aussi ironique!!