Tout le pitch du scénario est dans le titre.
Pour le reste le divin est dans les détails, je vais faire une liste ce sera plus simple, comme The Wall, on pourrait tout simplement faire une thèse sur ce film:
- Opposition du hasard de la vie (plume, mère, boite de chocolat) et du destin (sergent Dan)
- Opposition de l'innocence (Forrest, Jenny) face au mal, avec une énorme différence d'adaptation entre le Forrest candide monolithique et la Jenny victime et fuyante dans les paradis artificiels ou tout court.
- Critique au karcher de la société américaine. Oui je ne comprendrai jamais ceux qui voient dans ce film un hymne béat glorifiant the holy United States of America (god bless you all) et son way of life plutôt républicain conservateur. Ils ont dû regarder le film à l'envers, sous exta ou être des antiaméricains primaires de souche parce qu'on a carrément une satire de la société américaine violente, hypocrite, du paraitre et qui veut absolument ranger les individus dans des catégories:
- L'armée est ridiculisée ("t'es un génie Gump, tu finiras général !")
- Sa glorification et les guerres incessantes de l'Amérique aussi (le sergent Dan et le Vietnam)
- l'exploitation des noirs magnifiquement traité (le destin de Bouba et de sa mère, la ségrégation dans le sud)
- Les états du sud et les USA en général sont présenté sur ce qu'ils étaient à l'époque et maintenant: racistes, ségrégationnistes, violents (assassinats de JFK, Bob K, MLK, John Lennon), intolérants (Forrest est persécuté toute sa jeunesse). Forrest est tout le contraire.
- Les contestaires US ne sont pas forcément mieux présentés: violents, drogués, opportunistes ou devenant le reflet des racistes et du gouvernement qu'ils critiquent (black panthers)
- Le suivisme et la recherche d'un gourou de tous les paumés new age (Forrest coureur de fond)
- Forrest n'a que faire du culte de l'argent et de la réussite institutionnalisé. Il réussi mais reste le même.
- Forrest est le fils d'une mère célibataire, Jenny a été violée par son père. Pas vraiment la famille rêvée américaine...
- Hymne au féminisme: entre la femme forte (le mère de Forrest qui élève seule et bien son fils intellectuellement lent) et la femme victime (Jenny abusé par son père, ses amants, ses patrons qui exploitent son rêve d'artiste,..)
- etc, etc, etc
D'un point de vue réalisation, Zemeckis est au top, Tom Hanks et Robin Wright magnifiques, les seconds rôles Gary Sinise (Lt Dan) et Mykelti Williamson (Bouba) sont parmi les plus attachants du cinéma. Sans oublier la bande originale reprend les meilleurs standards américains des années 50 à 90 de Lynyrd Skynyrd à Elvis. Ce film et sa BO sont regardables et écoutables en boucle (je dois être à une 20aine de visionnages).
La morale de ce film qui vous laisse avec une grande banane sur le visage c'est que de toute façon peu importe, nous ne sommes que des plumes dans le vent, mais nous pouvons parfois être maître de notre destin... si on le veut bien dans ce monde de dingues.