Cette fresque essentiellement saharienne retrace la carrière militaire du lieutenant français Charles Saganne dans les années 1910. Dans l'Afrique coloniale subsaharienne, Saganne a pour mission de pacifier la région. Rien de très spectaculaire dans les dunes de sable sinon quelques escarmouches avec des rebelles clairsemés.
De ce sujet romanesque adossé à diverses références historiques, Alain Corneau tire une oeuvre ambitieuse entièrement consacrée à son personnage central, en dépit de la présence des Noiret, Deneuve et autre Sophie Marceau. Irréprochable sur la forme (décors, costumes...), le film manque tout au long des trois heures de densité, sinon de fond. Ce n'est pas que Corneau se laisse gagner par la contemplation du désert, panorama déterminant, mais l'action, si étirée, confine parfois à...l'inaction, admissible sans doute pour qui s'attache à exposer l'existence, le désoeuvrement souvent, dans la torpeur du désert.
En revanche, plus que l'aventure, ce sont les personnages qui nous semblent manquer de richesse et de complexité, y compris pour le premier d'entre eux, ce Saganne au demeurant remarquablement interprété par Depardieu, qui fait désormais corps avec sa nouvelle patrie saharienne. L'évolution de Saganne, morale, intellectuelle, voire psychologique, parait assez floue, comme s'il n'y avait aucun enseignement empirique à relever de cette odyssée africaine.