La première scène du film se veut un incipit très explicite : un lent travelling avant qui suit le couloir d’un appartement, tout droit vers la porte d’entrée par laquelle vont sortir les deux protagonistes, Fortunata, une jeune coiffeuse, et sa fille. Le message est clair, l’objectif est de sortir, d’arrêter de tergiverser dans une kyrielle de galères : un mari dont elle s'est séparée qui reste violent et incisif à son égard, une jeune fille qui se comporte mal, une addiction aux jeux d'argent. Pour sortir de cet état et s’émanciper de tout, devenir indépendante, Fortunata doit affronter plusieurs pièges. Il y a le jeu, qui permet de s’évader un petit moment, il y a l’entichement d’un psychologue élégant, mais là-aussi, c’est un succédané d’évasion et Fortunata se retrouve vite enfermé à nouveau ; et il y a aussi la folie – à l’instar de la mère du meilleur ami de Fortunata, ancienne actrice, qui passe son temps à tout ouvrir, les placards, les fenêtre – qui guette la jeune femme. En bref, Sergio Castellitto veut rendre l’enfermement de certains habitants précaires de la banlieue de Rome ; mais malheureusement, sa réalisation, trop peu suggestive, finit, à force d’artifices pour rappeler aux spectateurs que les personnages sont chacun une Antigone enfermée dans une grotte, par être un peu lassante, tant il y a de maladresses.