Foudre
5.8
Foudre

Film de Carmen Jaquier (2022)

Foudre est le 4e premier long-métrage que je vois récemment. Ce qui montre que, loin de l'excellente programmation de Cannes, il continue d'y avoir un cinéma vivant, créatif, porté par des réalisateurs et réalisatrices inconnus pour l'instant et permettant de découvrir des jeunes talents. Carmen Jacquier est la réalisatrice genevoise et Lilith Grasmug ( Elisabeth), l'interprète principale, une découverte!

Nous voilà donc en 1900 et la jeune fille doit quitter le couvent où son père l'a mise à 12 ans afin de "prier pour la famille". Là, il s'agit de venir les aider aux travaux des champs, après le suicide de sa sœur aînée. On verra plus tard pour s'apitoyer! C'est l'été, il s'agit de rentrer la moisson. Ça se passait comme ça dans ce monde rural du début de XXe siècle.

Revenue au village perché dans la montagne, Elisabeth cherchera bien sûr à savoir pourquoi sa sœur aînée chérie s'est donner la mort. Elle ne trouvera que silence et réprobation de cette petite communauté écrasée sous le poids de l'Église catholique d' alors qui veut garder la maîtrise des corps et des âmes. " Le diable est venu reprendre sa servante", lui dira t on au mieux, dans cet univers taiseux et corseté. Elle découvrira par hasard son journal intime brûlant d étreintes charnelles répétées. Ça ne rigolait pas tous les jours au village, il fallait bien s'occuper🤓

Alors, elle , jeune fille de 17 ans, sincèrement touchée par la foi, trouvera néanmoins la liberté sauvage et tendre dans les bras de trois jeunes garçons du village, en pleine nature, comme dans un magnifique souffle de vie. Superbes plans, au passage de cette montagne, ses vallées.

Le curé la fera attacher à son lit au cas où Satan viendrait à nouveau lui rendre visite...

On parle peu dans ce film. On sent la nature bourdonner, le vent dans les feuilles des arbres, le soleil écrasant qui chauffent les sens.

Surgissent aussi des moments un peu magiques, la nuit, au village...

Le tout accompagné d'une très belle bande musicale.

La jeune comédienne incarne parfaitement cette ode au désir et à la transgression, loin des idées rances et mortifères.


Alors, mordiou, vive le cinémâââ des villes et des champs !

Vive-le-cinemaaa
9

Créée

le 29 déc. 2024

Critique lue 23 fois

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