Foxcatcher par Lucas Perrier
Après Truman Capote et Le Stratège, Bennett Miller vient ajouter un nouveau long-métrage en plus de sa filmographie peu épaisse. Un film qui n'est pas des moindres, comme ses autres, puisque celui-ci et reparti avec le Prix de la Mise en Scène au dernier Festival de Cannes.
Le réalisateur décide alors de mettre en scène la tragique histoire qui lia les frères Schultz, deux lutteurs au rang olympique, au milliardaire John du Pont, passionné de lutte. Ce dernier va alors les accueillir dans son gigantesque manoir pour qu'ils s'entraînent au sein de son complexe, Foxcatcher.
Et c'est là où l'on reconnaît que le dernier jury du Festival de Cannes ne s'est pas trompé puisque la mise en scène est simplement formidable. En effet, le réalisateur ne s'attarde pas trop sur la dérive du plus jeune lutteur pour essentiellement se concentrer sur la relation vénéneuse qu'il entretient avec le milliardaire, homme très obsessionnel.
La première partie du film de révèle être tout en finesse, pose les bases de la relation mais pâtit d'un rythme vraiment très lent qui laissera indifférent le spectateur.
Ce n'est que dans la deuxième partie du film, lorsque le grand frère arrive à Foxcatcher, que tout peut commencer à s'embraser ce qui en devient vraiment passionnant. Le réalisateur y insuffle ce rythme lent qui en devient très inquiétant tout comme cette relation pour le moins douteuse, permettant au film de vraiment décoller.
Cela n'aurait pu être possible sans l'interprétation magistrale de son trio d'acteurs, à commencer par un Steve Carell totalement métamorphosé et incroyable en homme tourmenté et obsédé par la réussite vis à vis du regard de sa mère, campé par une Vanessa Redgrave juste. Channing Tatum, qui interprète le plus jeune des frères lutteurs, a aussi quelque peu évolué, notamment dans son jeu d'acteur qui se révèle vraiment époustouflant et sans fausse note tout comme Mark Ruffalo qui incarne son grand frère, ou plutôt la voie de la sagesse, dans une situation plus que tendue.
Foxcatcher est donc une nouvelle réussite pour son réalisateur qu'il faut tout de même nuancer puisque le rythme du film peut nuire à l'ensemble projeté mais se rattrape par une incroyable performance d'acteurs qui se révèle être bienvenue dans un film assez noir, dérangeant, destructeur et complexe par la relation qu'il traite, un pouvoir oppressant dans deux vies qui vont radicalement changer.
N.B. : Pour les jeunes pucell... demoiselles qui viennent voir le film uniquement pour voir Channing Tatum à moitié à poil mais qui s'ennuient durant tout le film, essayez d'avoir un minimum de savoir vivre s'il vous plait. À cause de vous je n'ai pas pu apprécier le film à sa juste valeur. Comme quoi les conditions de projection peuvent parfois jouer dans l'appréciation d'un film.
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