Un homme sonne à la porte d’un appartement. Une femme ouvre et s’effondre immédiatement dès qu’elle voit l’uniforme. La caméra reste fixe et laisse place à un tableau abstrait dans lequel des triangles noirs se mélangent dans une spirale infinie, à l’image de la douleur ressentie par cette mère qui pense avoir perdu son fils.
Cette scène puissante inaugure un drame en trois actes lents et majestueux sur la souffrance du deuil, l’absurdité de la guerre et le poids du passé. Trois actes portés par une esthétique froide et stylisée illustrant encore mieux la détresse et la mélancolie de ses protagonistes.
Inutile d’en dire plus sur le scénario subtile et intelligent du film de Samuel Maoz qui, à partir d’un drame à la saveur douce amer, nous livre à la fois un plaidoyer contre la guerre sans sens dans laquelle est plongée Israël ainsi qu’une histoire universelle sur le deuil.