Regard satirique s'illustrant par le biais d'une fatalité absurde, portant sur l'obsession défensive d'une nation portée sous l'égide de la loi divine, glorifiant la supposée virilité de l'entreprise et occultant ses erreurs. Obsession nourrie par les cicatrices tragiques de l'Histoire du XXème siècle, peinant à se dissiper 3 générations plus tard. Transmission de l'angoisse fondée sur la peur de disparaitre, que l'on peut deviner sur l'animation où Michaël tête l'incarnation sublimée en créature érotisée de sa mère rescapée, héritant par ce geste d'une certaine marque cruciforme à l'analogie évidente, se fixant à son visage. On peut voir dans le souhait initial de Dafna pour avorter, le désir "nihiliste" de rompre cette chaine de transmission, voeux contrecarré par Michaël mais à l'origine peut-être d'une culpabilité, d'un trauma familial conduisant par voie de conséquence au drame final (Michaël exigeant à tout prix de revoir son fils).
Mise en scène fluctuant sur des tonalités dramatiques variées (dramatique, surréaliste, comédie distanciée puis à nouveau dramatique). Mouvements de caméra très rigoureux, éminemment narratifs (déplacements géométriques très mécaniques, point de vue apical "déifié", panoramique circulaire tel un effet tourniquet entre Michael et Dafna).
Excellent comédiens, les parents en particulier.