La vengeance est un plat qui se mange noir

Foxy Brown roucoule avec un inspecteur de la brigade des stupéfiants. Mais celui-ci est assassiné par un gang aux mains sales, qui dirige notamment une entreprise de call-girl. Foxy va l'infiltrer, se venger de la perte de son âme sœur et distribuer quelques mandales pour nettoyer les rues de la racaille, pour que vivent le funk, les paillettes et les costumes bariolés.

C'est un des grands films de la blaxploitation des années 1970, en pendant féminin de Shaft. Il a encore des restes de la sexploitation des années 1960, la poitrine de l'héroine ne sera pas toujours couverte (mais quelle belle poitrine aussi) mais il s'agit malgré tout du rôle d'une femme forte, qui ne se laisse pas abattre. Une conquérante, gracile et vindicative, avec son charme de tigresse.

Certains des acteurs se retrouveront dans différents films, comme Antonio Fargas, qui jouera Huggy-les-bons-tuyaux dans Starsky et Hutch, et surtout ce film est un des préférés de Quentin Tarantino : il redonnera un premier rôle à Pam Grier, l’actrice principale, dans Jacky Brown qui est un hommage d’amour à la blaxploitation.

C'est un film qui a tout de même plus de 40 ans, qui est un pur produit de genre ou de sous-genre pour les plus médisants, avec ses petites manies que s'amuseront à moquer Opération Funky ou Black Dynamite. Mais Foxy Brown est surtout un film plein d'énergie, de bonne volonté. Peu importe son scénario. Il s'en démarque quelque chose, suffisamment pour que, derrière ses petits côtés désuets, le film possède une personnalité forte, à l’image de son héroïne.