Huitre et demi

Choisir d’œuvrer dans la comédie romantique pour ses débuts de réalisatrice : Emma Benestan n'a pas opté pour la facilité, dans le sens où il semble bien plus simple de commencer par le drame et social, de préférence. Le registre social est bien présent dans ce long-métrage qui se prélasse au soleil de Sète avec un garçon employé en ostréiculture à la recherche de sa moitié, qu'il croit avoir trouvé au tout début de Fragile. Cette chronique sentimentale n'est pas précisément originale par son sujet, aux allures de bluette, mais elle fait preuve de malice et de fantaisie dans son cheminement qui font oublier le côté convenu du marivaudage qui se termine lors d'une Fête de l'huitre (ces mollusques sont omniprésents dans le film) . A son crédit également , une vision espiègle de ce que représente la masculinité aujourd'hui, avec au passage les commentaires acidulés d'une sorte de chœur antique, aux mots surprenants, peut-être pas toujours crédibles de par leur sophistication, mais assez souvent drôles. Mais c'est du côté de l'interprétation que l'on recensera le meilleur atout de Fragile ( titre un peu faiblard, au demeurant), avec un héros et des acolytes plutôt pittoresques et surtout une Oulaya Amamra éblouissante dans le principal rôle féminin. Cette actrice, que l'on n'a pas vu si souvent depuis son Prix de meilleur espor féminin aux César, a vraiment quelque chose en plus.