Il s'agit du premier film du réalisateur Alain Corneau, un curieux film de politique fiction qui mélange les genres d'une manière assez foutraque : le film de gangster à l'américaine, la fable politique, la satire burlesque. On pense souvent à Jean-Pierre Mocky, au Godard de week-end. Les thèmes de la lutte entre l'entreprise traditionnelle à la française et la multinationale à l'américaine, du rapport entre le mode de production capitaliste et le gangstérisme, font l'objet d'une transposition intéressante dans l'univers de la drogue. L'idée du FLTR « Front de Libération des Toxicomanes Révolutionnaires » est assez savoureuse. C'est inégal mais très regardable grâce, en partie, à une belle distribution. On peut découvrir cette curiosité chez studio Canal, dans la collection make my day dirigée par Jean-Baptiste Thoret, accompagnée du film de Bertrand Blier, Hitler… connais pas.