Frances Ha parle d'amour. Mais pour une fois pas de celui qu'on nous balance à tour de bras, l'unique, l'éternel. L'amour est là dans sa forme la plus platonique entre Frances et sa meilleure amie Sophie qui sont " comme un couple de lesbiennes qui ne couchent plus ensemble ". Il est encore là lorque Frances retourne chez ses parents ou encore lorsqu'elle danse. Frances rencontre des hommes mais ils ne couchent pas ensemble même lorque l'on pourrait s'y attendre. Le sexe ou plutôt son absence n'est présent que dans quelques conversations et ça fait du bien de voir un film qui s'en passe.
Le film est à la fois joyeux et mélancolique. Souvent drôle même s'il devient plus sombre lorsque tout commence à aller mal pour l'héroïne. Le noir &blanc semble naturel, apportant au film une forme de légèreté et une esthétique particulièrement agréable. Les scènes dansées sont très belles et portées par une BO solide.
Et surtout il y a le personnage de Frances ( excellente Greta Gerwig ), un peu perdue, beaucoup immature, évoluant dans sa bulle qui éclate lorque sa meilleure amie s'en va. Elle cherche un appartement, un travail mais surtout elle se cherche elle. Elle avance tant bien que mal dans un milieu de pseudo-artistes new-yorkais aisés à peine plus mature qu'elle comme ses colocataires ou au milieu de gens sûrs d'eux et tellement adultes. Le décalage est encore plus saisissant lorqu'elle se retrouve en présence de Sophie qui elle se marie, déménage au Japon, grandit et donc séloigne.
Au final Frances Ha est une sorte d'ode à l'errance et peut être un peu à la lenteur, au temps qu'on prend pour avancer, grandir peu à peu. C'est aussi un très beau film sur l'amitié, qui résiste malgré tout. Il est pétillant et touchant et fait du bien tant au moral qu'à nos yeux.