Le cinéma de Noah Baumbach est à tort taxé de cinéma de bobo/hipster. Dans son film, Les Berkman se séparent, les personnages sont issus d’une classe plutôt aisée et cultivée. Et si Baumach décide de les ancrer dans ce cadre-là, c’est pour mieux en tirer les ficelles et en faire ressortir les travers.
Le cinéma de Baumbach est pour moi, un cinéma de la justesse. Avec Frances Ha, le réalisateur franchit un second pas, et créé un personnage imparfait dans un monde droit et cartésien où tous ceux qui dérogent à la règle sont des déviants. Frances Ha est une déviante, à 27 ans, elle préfère vivre avec sa meilleure amie plutôt que de s’engager dans une relation d’adulte avec son petit ami. Elle part en voyage sur un coup de tête, elle réagit impulsivement. Elle fait des plaisanteries qui tombent à l’eau. Elle est maladroite et rien ne va dans sa vie. Et par-dessus tout, elle croit naïvement en son rêve : devenir danseuse. Voilà le parfait portrait d’une anti-héroïne auquel le spectateur (la spectatrice surtout) peut s’identifier. Et c’est là que je tire haut mon chapeau pour remercier Baumbach de nous offrir un film aussi réaliste renforcé par une héroïne imparfaite qui nous rassure sur notre condition.