Aujourd’hui marque le grand retour de Bernard Rose, le réalisateur du chef d’œuvre Candyman. Il vient nous présenter dans l’Auditori, l’immense salle de conférence de l’hôtel, son adaptation de Frankenstein de Mary Shelley. Son intervention devant le public est très intéressante et nous explique ainsi pourquoi il avait envie de refaire une énième adaptation de ce roman (en sachant que la version hollywoodienne, Victor Frankenstein de Paul McGuigan, avec James McAvoy et Daniel Radcliffe sort dans à peine deux semaines chez nous). Son envie était de parler de la création de la vie et l’origine de la conscience à l’ère de la technique où tout est quasiment possible (on imprime en 3D des organes), contrairement aux autres adaptations qui selon lui relevait plus du film de zombie (à savoir des cadavres réanimés), que de la fable métaphysique. Si le fond de sa pensée est bel et bien présente, le film n’est malheureusement pas à la hauteur de ses ambitions d’un point de vue technique et d’écriture. Le manque de budget se fait ressentir durant tout le film, ainsi que le manque de temps qu’il a du avoir pour faire son film. On a l’impression qu’il manque des bouts, qui n’ont sûrement jamais été tournés. Certaines séquences deviennent ainsi complètement anecdotiques, ridicules et quasiment anachroniques. La cinématographie très pauvre apparent plus le film à un DTV de bonne facture qu’un film de cinéma, la projection en grand n’aidant pas à faire passer la pilule d’un travail de lumière bâclé et plat. Cependant, il y a des idées de mise en scène très intéressante, et la première séquence (la naissance du monstre) est de loin la plus réussie. Également, le film, bien que moyen, dégage une certaine honneteté, et je suis ainsi déçu, voir même frustré, que Bernard Rose n’ait pas eu plus de temps pour travailler.
Tiré du journal du festival de Sitges 2015 : lire l'article entier sur mon blog...