Bela Lugosi qui remplace Boris Karloff : une idée monstrueuse

Un all-star cast assez kitsch (dans le sens du terme positif), Frankenstein rencontre Le Loup-Garou est une petite "boutade" d'après son titre, car à l'instar de la Fiancée de Frankenstein, il faut attendre les deux dernière minutes pour que le titre soit justifié (les deux monstres se battent rapidement à la limite de la fin du film). Mais les acteurs sont bons, surtout Lon Chaney Jr, toujours aussi grand homme touchant dans son costume pileux de loup-garou, mais on ne peut pas en dire autant de Béla Lugosi, qui accepte un rôle qu'il avait refusé au profit de Boris Karloff en 1931, qui est maintenant assez médiocre en Frankenstein (maître du théâtre et donc de Dracula, il n'est pas habitué à ce lourd maquillage qui était adapté à Karloff, et ne sait pas vraiment jouer avec, à la différence de ce dernier qui était excellent sous le collodion et les prothèses). Un duo donc assez inégal niveau jeu d'acteur. Mais l'action est présente tout au long du film, et se termine dans une grande scène dont la maquette fera très certainement sourire la plupart des spectateurs (les vagues qui dépassent le toit du château, les briques qui flottent...). Cela justifie l'adjectif "kitsch" même si ce n'est pas vraiment du mauvais goût mais plutôt des moyens restreints. La fin est un peu rapide, comme dans la majorité des films de l'époque, mais reste émouvante avec l'amour entre Larry Talbot et la jeune femme qu'il rencontre, amour contrarié à la fois par la malédiction de Larry (loup-garou) et par la menace du monstre qui rôde. Le monstre a d'ailleurs perdu la parole qu'il avait acquise dans La Fiancée de Frankenstein, et c'est à chacun de juger si cela lui manque ou non (sachant que dans le livre original de Mary Shelley, le monstre parle couramment et est très intelligent). Un bon divertissement en perspective, qui ne retrouve pas la fraîcheur du premier Frankenstein. Mais il reste un classique à voir, et n'est pas désagréable.