C’est pour ainsi dire le dernier court/moyen-métrage de Tim Burton et le film qui scellera un désaccord tenace entre Disney, producteur du film, et Burton.
La famille Frankenstein vit paisiblement dans une banlieue californienne. Le fiston, fan de cinéma, est gaga de son meilleur pote, son toutou, jusqu’au jour où celui-ci se fait écraser par une voiture. Le gamin parvient à redonner vie au chien selon un procédé peu catholique.
Voici 30 minutes de citations. On sait combien Burton doit à la Hammer, à Roger Corman, à Poe, à Ed Wood, à l’ensemble de la littérature fantastique du XIXe et à la littérature pulp américaine. C’est tout un condensé qu’on verra là auquel on ajoutera des gimmicks burtoniens qu’on retrouvera plus tard dans certains de ses longs-métrages. D’un point de vue thématique, pas de grosse surprise non plus. Il y est question de beauté intérieure et donc de la figure du monstre victime de l’esprit étriqué de la société normée. On y trouve aussi l’idée que l’on doit poursuivre ses rêves alors même qu’ils ne paraissent pas raisonnables. La famille est au cœur du film, une famille aimante, soudée, tolérante. L’humour est présent çà et là, par touches, et donne un aspect enfantin au film. Comme souvent chez Burton, il y a une collision entre des intentions pures, une fin heureuse et une imagerie issue du cinéma d’horreur. Tout ça est très réussi. C’est une déclaration d’intention qui augure de belles choses et Burton a su dire beaucoup sans charger excessivement son film court. A l’interprétation, pas d’accroc, le style se veut à l’image des fifties et y parvient pleinement. Du côté de la musique, idem, ça lorgne sur les années 1950 et ça fonctionne très bien alors que Burton ne travaille pas encore avec Elfman (ce sera pour l’année suivante avec Pee-Wee).
En bref, voici un film court et dense très réussi ! Une très bonne synthèse des préoccupations et des marottes burtoniennes ! Fortement conseillé donc et ce à tous les publics, quoi qu’en dise le Disney de l’époque ! Et à titre personnel, je le préfère à la version animée de 2012 pourtant très réussie.
>>> La scène qu’on retiendra ? Le moulin en feu dans le mini-golf à la fin, très belle reprise du Frankenstein de Whale.