Frankenweenie
7
Frankenweenie

Court-métrage de Tim Burton (1984)

C’est pour ainsi dire le dernier court/moyen-métrage de Tim Burton et le film qui scellera un désaccord tenace entre Disney, producteur du film, et Burton.


La famille Frankenstein vit paisiblement dans une banlieue californienne. Le fiston, fan de cinéma, est gaga de son meilleur pote, son toutou, jusqu’au jour où celui-ci se fait écraser par une voiture. Le gamin parvient à redonner vie au chien selon un procédé peu catholique.


Voici 30 minutes de citations. On sait combien Burton doit à la Hammer, à Roger Corman, à Poe, à Ed Wood, à l’ensemble de la littérature fantastique du XIXe et à la littérature pulp américaine. C’est tout un condensé qu’on verra là auquel on ajoutera des gimmicks burtoniens qu’on retrouvera plus tard dans certains de ses longs-métrages. D’un point de vue thématique, pas de grosse surprise non plus. Il y est question de beauté intérieure et donc de la figure du monstre victime de l’esprit étriqué de la société normée. On y trouve aussi l’idée que l’on doit poursuivre ses rêves alors même qu’ils ne paraissent pas raisonnables. La famille est au cœur du film, une famille aimante, soudée, tolérante. L’humour est présent çà et là, par touches, et donne un aspect enfantin au film. Comme souvent chez Burton, il y a une collision entre des intentions pures, une fin heureuse et une imagerie issue du cinéma d’horreur. Tout ça est très réussi. C’est une déclaration d’intention qui augure de belles choses et Burton a su dire beaucoup sans charger excessivement son film court. A l’interprétation, pas d’accroc, le style se veut à l’image des fifties et y parvient pleinement. Du côté de la musique, idem, ça lorgne sur les années 1950 et ça fonctionne très bien alors que Burton ne travaille pas encore avec Elfman (ce sera pour l’année suivante avec Pee-Wee).


En bref, voici un film court et dense très réussi ! Une très bonne synthèse des préoccupations et des marottes burtoniennes ! Fortement conseillé donc et ce à tous les publics, quoi qu’en dise le Disney de l’époque ! Et à titre personnel, je le préfère à la version animée de 2012 pourtant très réussie.


>>> La scène qu’on retiendra ? Le moulin en feu dans le mini-golf à la fin, très belle reprise du Frankenstein de Whale.

Konika0
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Konika0 - Vus ou revus en 2023

Créée

le 23 août 2023

Critique lue 71 fois

1 j'aime

Konika0

Écrit par

Critique lue 71 fois

1

D'autres avis sur Frankenweenie

Frankenweenie
Elfmaniac
7

It's alive! ALIVE!!!

Deuxième court métrage de Tim Burton. Bien plus long que Vincent et cette fois-ci avec des acteurs réels. Mais on reste toujours dans la thématique des classiques de l'horreur, qu'il semble vraiment...

le 19 avr. 2011

10 j'aime

Frankenweenie
lessthantod
7

Quand le moyen métrage est meilleur que le long métrage ...

J’ai d'abord vu le remake de 2012 qui est un long métrage d'animation en stop-motion et je dois dire que ce moyen métrage en live sorti en 1984 est bien meilleur ... comme souvent, l'original est...

le 5 nov. 2022

6 j'aime

2

Frankenweenie
JanosValuska
7

Sparky, la résurrection.

Une bien belle découverte que celle de Frankenwinnie, version de 1984, là aussi, un film court, un essai (pour son auteur) dans le domaine de la prise de vues réelles, un superbe premier pas qui me...

le 2 déc. 2019

5 j'aime

2

Du même critique

Calmos
Konika0
7

Barbmos

Le hasard fait succéder Calmos à Barbie. Mais le hasard n’existe pas, diront certains. Et réellement, on tient là un concept bien plus porteur que le Barbenheimer supposé condenser toutes les...

le 5 août 2023

6 j'aime

2

Bowling Saturne
Konika0
2

Commissaire Moulin contre les chasseurs masculinistes

Ce sont le synopsis mystérieux, l’affiche idoine et le succès critique qui m’ont amené à lancer le film. Que de vile tromperie dans ce monde. Ils sont deux frangins. L’un est commissaire de police et...

le 21 mai 2023

6 j'aime

L'Antre de la folie
Konika0
7

Un autre Carpenter

D’une certaine manière, L’Antre de la Folie occupe une place un peu spéciale dans la filmo de Carpenter. Il a quelque chose de différent et c’est ce qui m’a donné envie de le revoir. Un auteur à...

le 11 sept. 2021

5 j'aime