J'attendais beaucoup de ce Frankenweenie. Notamment parce qu'il raconte l'histoire subtile et mignonne d'un gamin confronté à la mort de son chien (et dieu sait si je suis friand d'histoires avec des chiens), de plus parce qu'il est promesse d'une animation osée, loin des canons classiques, dans cette ère du tout synthétique, proposant son noir et blanc et sa patte à modeler, enfin parce qu'il est mise en long format d'un court (que je n'ai pas vu) de Burton réalisé dans sa jeunesse.
Je m'attendais vraiment à beaucoup de choses, mais ne m'attendais pas à y trouver une telle naïveté enfantine qui ferait presque réserver le film à des enfants. Les adultes, s'ils versent leur larme à la fin (fin qu'on aurait d'ailleurs aimé plus sombre, donc plus réaliste et plus subtile) et ne s'ennuient pas, peuvent être déçus par cette naïveté que la noirceur de l'animation parvient tout de même à relever.
On se plait à y retrouver tout l'univers de Tim Burton, les vampires, les monstres, les banlieues américaines rangées, les parents un peu effacés et pas compréhensifs, les méchants, la mélancolie et nostalgie d'une époque passée... Le film parvient même à aborder des thèmes pas si évidents et à poser des problématiques très matures : la mort, une limite à ne pas franchir ? Quel est le rôle de la science dans tout ça ? L'éducation scolaire face aux parents (merveilleux personnage du professeur d'ailleurs)...
Le constat d'une intrigue en somme très (trop) naïve est donc sauvé par ces thèmes, en seconds plans, et par cette animation donc, osée, souvent gore et sombre, qui délivre un univers lugubre comme Burton et nous les aimons tant.