Interminable deuil
Avant tout mitigé, perplexe et pas entièrement convaincu, me voici un peu embarrassé face à ce dernier projet de François Ozon, qui, osons le dire, n'est pas totalement clair et fait du sur-place...
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le 8 sept. 2016
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Mais comment peut-on faire encore aujourd'hui des films aussi académiques, pesants et ennuyeux ?
Quel dommage de gâcher ainsi une bonne histoire et une belle idée de départ (au lendemain de la guerre de 1918, un soldat français vient en Allemagne se recueillir sur la tombe d'un soldat allemand qui fut son ami et fait ainsi la rencontre de la fiancée et ...).
Tout cela (même les belles images léchées, tantôt en noir et blanc, tantôt légèrement colorées) tout cela est irrémédiablement gâché par une narration lourdement appuyée, des symboles lourdement assénés, une musique lourdement larmoyante, ...
Ozon aurait-il poussé le sens de la reconstitution historique au point même de filmer comme au début du siècle dernier ?
Aucune subtilité.
Un film sur le mensonge ? Le curé sera là pour vous l'expliquer en long en large et en travers et vous donner l'absolution.
Un film sur le difficile retour à la vie après les horreurs de la guerre ? Le vent printanier dans les arbres soufflera plusieurs fois pour bien vous faire sentir cette émotion.
Un film sur l'aveuglement patriotique qui aura conduit les enfants des deux camps à la boucherie et qui recommencera bientôt ? Les hymnes des deux camps vous seront chantés dans les bars pour bien vous établir l'équilibre des deux côtés du Rhin.
Un film sur le deuil ? Les tourments larmoyants des différents personnages (la fiancée, les parents allemands, ...) seront répétés pour vous éviter de vous égarer en chemin.
François Ozon ose tout cela avec une sensiblerie mélodramatique qui le conduit à expliquer et répéter son propos avec lourdeur et ostentation comme si le spectateur était un demeuré en train de lire son smartphone (bon d'accord, d'habitude y'en a toujours un ou deux dans la salle, mais jamais pour un film d'Ozon !).
La première moitié (allemande) jusqu'à ce que le secret du soldat éclate reste encore visible (et permet de découvrir Paula Beer ). Le reste est tout simplement de trop.
Cerise indigeste sur le gâteau à la crème : l'inéluctable et enfiévré Pierre Niney.
Reste une étoile filante qui traverse ce film : l'actrice allemande Paula Beer (et son délicieux accent quand elle parle français) sont la réincarnation de Romy Schneider et l'on attend avec impatience un film où elle pourra jouer de son charmant sourire.
Créée
le 18 sept. 2016
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