"Frayeurs" de Lucio FULCI, c'est toute une époque; celle des petites sœurs qui, pour leur spectacle de fin d'année, ont travaillé une chorégraphie sur la musique de "Midnight Express" de Giorgio MORODER, et celle des films interdits qui passaient sur CANAL + le Samedi soir à 23h55.
Vous l'aurez compris, c'est la nostalgie qui guide mes mots. Toutefois, essayons de rester objectif...
Tout d'abord, il y deux films qui font la réputation de FULCI et qui racontent la même histoire de manière très proche; "Frayeurs" et "L'au delà". Les portes de l'enfer qui s'y ouvrent et il faut vite les refermer ...
Ensuite, il y a ces espèces de ZOMBIES fantômes, forme hybrides de deux monstres du cinéma fantastique; l'aspect décomposé et la démarche traînante pour le côté zombie, le côté "J'apparais/je disparais" de l'aspect fantôme.
Il y a un scénario dans lequel des personnages géographiquement éloignés finissent par se rencontrer pour lutter contre les mêmes maux.
Il y a aussi des personnages secondaires; ici, un barman et deux piliers de comptoir, qui font office de petit journal local et qui sont censés contrebalancer une certaine légèreté par rapport à une ambiance générale tendue.
Enfin, il y a un réalisateur qui tente un mélange de genre, parfois honnête, parfois maladroit; comme si l'équipe technique n'avait pas les moyens logistiques et artistiques de suivre les ambitions du chef. Car ici, même si on aurait plutôt tendance à rire de certaines séquences où le grotesque l'emporte (voir le final apocalyptique où nos héros affrontent le mal, avec une mise en scène chorégraphique qu'on croirait calquée sur la musique disco de la bande son), il y a dans ce film de vrais moments de poésie macabre dignes d'Edgar Allan POE.
Il serait temps de remettre au goût du jour ce genre de production pour montrer au jeune public avide de grosses productions décérébrées à quel point l'artisanat cinématographique peut accoucher de perles, certes imparfaites, mais non dénuées d'intérêt !
Tarantino, si tu m'entends ???