Je suis réfractaire au Marvel Cinematic Universe. Il devient de plus en plus difficile de trouver des films de super-héros qui se démarquent de la formule disneytisante et qui font vraiment preuve d'originalité. C'est pourquoi je suis bien content d'être tombé sur Freaks.


Freaks, c'est un peu un X-Men en quasi huis clos, mais dans un univers particulièrement sombre et oppressant et esthétiquement brillant. Le début du film est cependant peu conventionnel, pour un film de ce genre : on est perdus, on ne comprend pas dans quel univers on est plongés, et un doute s'installe. On ne sait pas qui croire : que doit-on craindre, l'extérieur de la maison, ou bien l'intérieur ?


Freaks devient ainsi vite intriguant, il met en place une tension qui sera soutenue tout au long du film, si bien qu'on ne s'ennuie jamais. Les personnages sont tous très attachants, et brillamment incarnés, à commencer par la sulfureuse Lexy Kolker ; on n'a pas vu de gamine aussi badass depuis Millie Bobby Brown dans Stranger Things.


Les pouvoirs proposés dans Freaks sont majoritairement du déjà-vu : invisibilité ou ralentissement du temps, il n'y a que la persuasion par le pouvoir du caprice qui dote Freaks d'une couleur unique, d'autant plus qu'un enfant sans mère est doté de se pouvoir, fait qui sera intelligemment exploité par les scénaristes. Les autres pouvoirs sont parfaitement justifiés par leur utilisation, qui magnifie soit le scénario, soit l'esthétique du film.


Le pouvoir de l'invisibilité a une utilité très restreinte, mais le choix de faire mourir le personnage du grand-père par l'écoulement de son sang dans la transparence de son corps offre un rendu esthétique formidable. Le pouvoir de la mère, quant à lui, ne sert qu'à offrir du spectacle en fin de film, mais il donne aussi envie de voir le personnage de la mère plus longtemps à l'écran.


Etrangement, je me surprends pour une fois à réclamer une suite. L'univers est super bien introduit, on veut approfondir les personnages, complexifier le scénario, multiplier les intrigues, voir plus loin que le cadre de l'intérieur de cette maison.

Monsieur_Cintre
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le 22 févr. 2020

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