Dès les premières minutes du film je me suis crue plongée dans un film de Guillermo del Toro (en consonance spéciale avec : L’échine du diable et le Le Labyrinthe de Pan), et la suite me l’a confirmé : Freaks out se situe dans l’héritage du réalisateur mexicain. On y retrouve les insectes, le mélange de poésie et de brutalité, la force des enfants et des femmes, la palette de couleurs avec la lumière bleutée associée à des teintes ocrées, l’arrière-plan de la guerre, la présence des « maquisards », la présence des caves et souterrains, les monstres : ici des « freaks » qui comme c’est le cas chez del Toro ne sont pas les vrais « monstres ».
Si Freaks Out s’inscrit clairement dans le sillage de del Toro, il ne fait pas du plagia et il développe sa ligne propre. Ce film combine les thèmes des « monstres » et des « super héros » le tout à l’époque de la seconde guerre mondiale.
Il s’ouvre sur une scène féerique où l’on découvre les quatre « freaks » et leurs caractéristiques propres : Mathilde : la fille électrique, qui nous rappelle fortement Liz dans Hellboy ; Cencio : un garçon albinos qui sait parler aux insectes ; Fulvio qui semble sorti tout droit de la famille de Chewbacca ; Mario, l’homme aimant. Cette très belle scène bascule d’un coup dans la réalité de la guerre qui éclate et rompt ce moment de poésie et d’insouciance sous les bruits des bombardements et des armes …
Ces quatre freaks souffrent de manque de confiance en eux-mêmes d’où aussi souvent dans les autres… A travers ce qu’ils vont traverser pour retrouver leur mentor qui a disparu, ils vont mûrir, mieux s’accepter eux-mêmes et donc mieux s’accueillir les uns et les autres.
Freaks out mêle profondeur psychologique, scènes d’action, humour qui n’est jamais lourd, scènes de combat. Le tout est bien dosé. Un beau film riche en émotion. Cela fait plaisir que ce film ait vu le jour sur le continent européen, il en faudrait bien d’autres de cette qualité !