La franchise atteint tranquillement les tréfonds de la médiocrité avec ce volet supplémentaire qui accumule le grand n’importe quoi de bout en bout, autant dans le peu de mythologie qu’il essaie d’ajouter au tueur au polo rayé crado, que dans sa kyrielle de personnages qui lorsqu’ils ne sont pas inutiles et prévisibles, se révèlent désagréables – Mention spéciale à la meilleure amie, Yvonne (et son jeu d’actrice insupportable) énième contre produit qui fait ralentir l’intrigue avec ses « ça n’a pas de sens / tu es complètement folle / le rêve ne peut fusionner avec la réalité etc… » qu’on rêve de voir crever à chacune de ses apparitions.
En fait, tout repose une fois de plus sur la présence imparable de Robert Englund, tant ceux qui gravitent autour de lui n’ont plus aucune épaisseur. La minuscule nouveauté ici, c’est que Freddy souhaite se réincarner dans l’enfant que porte Alice. Oui, toujours la Lisa Wilcox de l’opus précédent. Il y a bien quelques idées de fusion étonnantes, qui semblent aussi bien emprunter aux délires plastiques d’Innerspace qu’à la paranoïa anxiogène d’un Rosemary’s baby mais sans jamais leur arriver à la cheville. Krueger lui-même devient un méchant de plus en plus bouffon, clown délirant qui ne fait plus peur du tout et qui laisse d’ailleurs très peu de cadavres derrière lui cette fois-ci.
Pourtant, le film est plutôt électrique, trop pour ne pas être foutraque, mais au moins il empile sans se poser de questions. C’est le premier film de Stephen Hopkins, artisan hollywoodien en devenir, qu’on retrouvera dans divers produits formatés, dont on retiendra l’agréable Blown away (avec Tommy Lee Jones en poseur de bombes et Jeff Bridges qui les désamorce) mais surtout pour se faire la main avant de se lancer dans la série 24 heures chrono. Voilà pour la petite histoire du bonhomme. Concernant la franchise, ça sent vraiment le sapin, irrémédiablement.