Alice a retourné les victimes dont se nourrissait Freddy contre lui, le voilà bien emmerdé maintenant pour poursuivre sa sinistre besogne. Heureusement pour lui Freddy avait le câble dans sa chambre en enfer et il a pu voir "Rosemary's Baby" et "Le monstre est vivant". Génial cette idée de féconder une femme pendant son sommeil pour donner naissance à un rejeton démoniaque. Ca tombe bien parce qu'au même moment Alice fait des cochonneries avec son petit ami, ni une ni deux il saute sur l'occasion et s'empare des rêves du futur bébé. Ce qui tombe drôlement bien vu qu'on nous apprend qu'un bébé ça dort 70% du temps.
Les scénaristes se sont donc un peu creusé le ciboulot pour ce cinquième volet, surtout après un quatrième opus qui a redéfini le concept même de débilité. L'astuce du bébé qui dort tout le monde permet des connexions avec la mère qui du coup perçois les agissements de Freddy en étant éveillée. Une variation se rapprochant de ce qui avait été fait sur Freddy 2 sans pour autant trahir la licence puisque le cauchemar ne disparait pas. "L'enfant du cauchemar" évite de s'engouffrer dans la brèche de la surenchère ouverte par le précédent volet. Les ambiances se font beaucoup moins bariolés et plus angoissantes comme en témoigne la séquence d'ouverture reprenant le viol de la mère de Freddy. La mise en scène de Stephen Hopkins (futur réalisateur de Predator 2 et créateur de 24 heures chrono) s'avère plutôt esthétique avec son utilisation du grand angle et ses jeux de lumières. On appréciera aussi un hommage astucieux à Maurits Escher. On s'écarte doucement de l'aspect téléfilm et des ambiances trop typées années 80 des précédents volets.
Pourtant les meurtres en eux-mêmes restent dans les codes loufoques post Freddy 2 avec un univers onirique agressif et très peu gore. Les meurtres sont rares, très rares et finalement peu intéressants. Pour une mort rigolote reprenant l'univers des Comics Book les autres séquences tombent à plat. Il ya un emprunt à la grande bouffe pas idiot , notamment avec son passage de la porte du frigo, mais qui vire trop à la farce pour espérer déclencher quoi que ce soit. Et puis on a une séquence plagiant (consciemment ou pas, la question restera sans réponse) Tetsuo de façon un peu navrante. Plus patchwork bancal que véritable exercice narratif, le film se révèle ennuyeux, voir passablement chiant, avec ses personnages qui passent trois plombes à percuter des concepts pourtant assez simplistes... dans le contexte du film bien entendu. Une sensation qui s'explique aussi avec un Freddy qui fait de la figuration, alors même qu'on n'a jamais vu autant Robert Englund sans maquillage. Le personnage du coque-mitaine a toujours porté à bout de bras la licence et le voir aussi peu ne fait que ressortir un casting globalement nul à chier, atténuant d'autant l'intérêt que l'on peut porter à l'histoire.
Malgré la bonne volonté affichée de creuser la mythologie du tueur (les nombreuses références religieuses, le rapport à l'adulte) et un travail esthétique supérieur à la moyenne ce cinquième volet des aventures de Freddy manque néanmoins le coche. La faute à un déroulement plat et chiant comme la pluie, à de bonnes intentions exploitées avec trop de lourdeurs et surtout à une sous-exploitation de son argument principal : Freddy Krueger. Imparfait sans être catastrophique ce film témoigne néanmoins de l'essoufflement de la licence "Nightmare on Elm Street" après 5 films en autant d'années.