Wes Craven revient à la barre pour ce septième opus de la franchise "Les Griffes de la nuit", sorti en 1994, qui n'est vraiment pas mal du tout ! Il se distingue malgré tout des précédents films puisque nous avons ici un film complètement méta dans lequel les acteurs jouent leurs propres rôles. Effectivement, avant "Scream", le réalisateur s'intéressait déjà à la métafiction et à la dissection du cinéma d'horreur, qui est ici particulièrement poussée. J'ai en effet beaucoup apprécié le film pour toutes ces raisons. Ici, les acteurs (au sens large) de l'horreur sont confrontés à leurs propres créations horrifiques, Craven écrivant un scénario qui prendra littéralement vie à la virgule près. De plus, Heather Langenkamp est livrée au mal, étant alors obligée de reprendre son personnage de Nancy pour l'éliminer une bonne fois pour toutes ; de même pour Robert Englund qui est soudainement pris d'étranges névroses et obsessions qu'il dégage au travers de la peinture. Et oui car, d'après Craven, la série des Freddy a en réalité permis d'emprisonner une entité qui traverse les âges, entité libérée avec la fin de la série de films. Même si c'est tiré par les cheveux, j'aime beaucoup l'idée et puis ça livre une vision un peu pessimiste aux suites de films d'horreur qu'il faut absolument produire pour éviter le danger. On peut voir ça, de la part du réalisateur, comme une certaine critique du marché du cinéma d'horreur, et plus précisément de la qualité des suites, puisque le discours derrière cette histoire d’entité, c'est que peu importe la qualité, tant qu'il y a des suites pour attirer le spectateur et faire du profit. Le film est également un peu à part du reste car les scènes de rêves, et même Freddy d'ailleurs, se font très rares. Néanmoins, le film parvient à rester captivant de par son ambiance que le réalisateur arrive à rendre très effrayante. Nous sommes en effet mal à l'aise devant la réaction bien étrange de certains personnages ou même de l'angoisse qui gagne de plus en plus Heather, ainsi que son fils. Le passage que j'ai d'ailleurs le moins apprécié du film, c'est toute la dernière séquence dans le rêve qui repart vers quelque-chose de beaucoup plus classique. On dirait que, soudainement, le film remplit un cahier des charges pour pouvoir rentrer dans les cases de ce qu'exige la saga des "Freddy". "Freddy sort de la nuit" est donc intéressant car il se distingue complètement des précédents films de la franchise en proposant quelque-chose de neuf mais surtout de très original !