Mais qu'est-ce au juste que ce film ? Ce n'est pas un film biographique, puisque ça ne concerne qu'un assez bref épisode de la vie d'Angela Davis : son procès. Ce n'est pas non plus un film policier, ni même un film susceptible d'être vu comme tel, puisqu'on n'a pas du tout assez de données factuelles sur les circonstances du meurtre dont elle est accusée. Ce n'est pas un drame sentimental puisque l'histoire d'amour entre Angela Davis et George Jackson est sous-exploitée (on ne sait pas très bien, en fin de compte, si c'est un aspect important ou pas du film). Ce n'est pas non plus vraiment un film militant, tant son contenu politique, au fond, est maigre : on sait très, très, très peu de choses sur les idées politiques d'Angela Davis, sur l'orientation de son parti, sur le programme des Black Panthers, etc. Alors au bout du compte, c'est un peu tout ça à la fois, et ce n'est donc rien de bien défini. C'est un montage globalement mal ficelé d'images d'archive pas toujours très significatives, d'interviews à l'intérêt parfois assez anecdotique, de flashs aussi agressifs que lourdingues sur des coupures de presses de l'époque, et des scènes assez ridicules reconstituées avec des acteur-trice-s. Restent l'hommage, mérité, à l'une des plus grandes figures de la gauche communiste, féministe et antiraciste du XXe siècle, et une plongée intéressante dans l'ambiance d'une époque que les moins de 43 ans n'ont pas connue. Mais c'est tout de même un peu maigre. Il aurait sans doute fallu raccourcir l'objet et ça aurait pu faire un bon téléfilm à diffuser un samedi après-midi sur France 5.