Amour sacré de la batterie
Ce film m'a mis très mal à l'aise, et pas d'une manière gratifiante comme c'est parfois le cas au cinéma. La morale que j'en retire, c'est : se conduire comme un connard (humilier, insulter, frapper, pousser au suicide...) c'est pas si grave, puisque ça marche. Comment le film construit-il cette complaisance à l'égard du personnage de Fletcher ? Essentiellement, je pense, en montrant l'effrayante passivité des musiciens dans leur ensemble, qui se font traiter comme des merdes et qui en redemandent. Bien sûr, le/la spectateur/trice est conduit-e à s'indigner des comportements de Fletcher, mais la seconde partie du film vise, sinon à l'excuser (ce qui serait tout de même très grossier), du moins à dégager, *avec l'assentiment du héros*; des arguments visant à légitimer largement sa conduite. Et les passages où Andrew se rebelle physiquement contre lui, ou bien où l'on apprend que Fletcher a été viré du conservatoire, pour jubilatoires qu'ils soient, sont trop rapides et trop rares (et tardent trop à venir) pour renverser l'impression d'ensemble.
Sinon :
-je trouve pas que le scénario casse des briques ;
-la dernière scène envoie du pâté, là OK.