"Free Guy" est l'exemple type du film plein de promesses et de bonnes choses mais bridé par son format hollywoodien et grand spectacle. Le film de Shawn Levy narre l'histoire de Guy, un Personnage Non Jouable d'un jeu vidéo mondialement célèbre. Un PNJ donc, est un personnage dont les lignes de dialogues et d'action sont prédéfinies et sont là pour servir l'expérience de jeu du joueur humain. Sauf que Guy va croiser l'amour de sa vie et s'écarter de ce destin écrit d'avance.
"Free Guy" est un film très paradoxal. A la fois très critique avec le système hollywoodien (sont visés ici les producteurs aux dents longues, les séquelles et spin-off à but purement mercantiles, le bridage de vision artistique et indépendante, etc), le film est pourtant très sommaire dans sa vision du monde du jeu vidéo. La plupart des participants ne sont que de gros geeks décérébrés et amateur de violence à tout va sans qu'il n'y ait véritablement de contrepoint. On a vite l'impression que le support du film (le monde du jeu vidéo) n'est là que pour servir quelques piques bien senties envers les grandes majors cinématographiques (le metteur en scène et Ryan Reynolds ne se sont d'ailleurs pas cachés de ne connaître que très peu le sujet auquel il voulait s'attaquer).
Se mélange à cette vision le côté blockbuster indispensable à tout film de ce genre. Et de ce côté là, peu de choses à redire. Même si l'humour est parfois très lourd et que le final en fait des tonnes côté sentimentalisme à deux balles, l'action et le charisme benêt d'un Ryan Reynolds au top font le boulot dans un spectacle de couleurs, d'explosions et de coups d'éclats visuels assez sensationnels. De plus, le film ne force pas sur les références pop (à part une scène où l'équipe du film semble avoir mis le paquet niveau références un peu grossière mais assez cultes pour faire frissonner le spectateur) et sait se concentrer sur ses deux personnages principaux, Jodie Comer tenant même la
dragée haute à Reynolds.
Une oeuvre spectaculaire capable de sortir quelques coups d'éclats métas mais qui souffre malgré tout de son côté calibré et familial qui le ramène constamment dans le chemin balisé des blockbusters de l'été.