Free State of Jones, c'est ce genre de films qui porte un message idéologique suffisamment ambigu pour que plusieurs courants puissent y adhérer. C'est un film éminemment politique, une histoire d'aventure, avec trop peu de personnages réellement attachants.
Le film nous fait vivre étape par étape, sans approfondissement, énormément d'enjeux de la guerre de Sécession comme la vie au front, les enfants soldats, le racisme confédéré, le racisme unioniste, la loi du plus fort dans les états du Sud, les débuts du Ku Klux Klan, l'émancipation des noirs, l'impôt de guerre...
Deux thématiques en ressortent, et le réalisateur semble vouloir nous convaincre de son point de vue sur ces thématiques :
- L'esclavage, c'est mal.
- L'impôt, c'est le vol.
Pour autant, le film distingue les "bons" et les "mauvais" esclavagistes, et le film ne parle pas des conséquences de la résistance offerte par l'Etat libre de Jones sur l'armée. Il peut se permettre de ne pas en parler car il s'agit d'une résistance à l'armée confédérée et non une résistance à l'armée unioniste.
Mais Free State of Jones, c'est aussi ce genre de film qui touche aux tripes, peu importe que l'on partage les méthodes des personnages, car on croit volontiers la sincérité du leader dans ses justes combats.
Dans cette tradition américaine clichée, on retrouve un héros qui se révolte contre le vol de sa propriété (et de celle de sa famille) et de fil en aiguille se retrouve à défendre des causes justes et nobles.
J'ai passé un très bon moment devant ce film, et ses faiblesses argumentatives ne m'ont pas du tout empêché d'en tirer une belle aventure sur le temps long qui appaise mon coeur de spectateur qui aime de moins en moins les fins ouvertes, bien que celle-ci n'aie rien de réjouissant.