Ce très grand film aurait sans doute été un chef d'œuvre s'il ne comportait quelques erreurs de castings : ainsi "Paulo" est mauvais (il aurait fallu un Reggiani pour ce rôle), Esposito fadasse et Clay peu supportable. Et puis le film s'approche souvent dangereusement du mélodrame ou de la guimauve, mais n'y entre jamais.(on a eu très peur quand même). On peut aussi se questionner sur cette tournée des cabarets avec le prince, elle ne sert à rien du tout, fait remplissage, mais elle a de la gueule. Sinon, Renoir quand il veut : quel artiste ! Il se sert du champ de la caméra comme d'un boite où on entre, on sort on explore le fonds, les mouvements de foules sont gérés à la perfection. Le dernier quart d'heure nous fera oublier les rares défauts du film d'abord avec ce cancan éblouissant et puis avec la "morale" du film, véritable leçon de vie qui nous explique qu'il est illusoire de chercher l'amour éternel…ce qu'Arnoul finira par comprendre, le sourire aux lèvres. Renoir revenait d'Hollywood, là-bas le film n'aurait jamais fini aussi intelligemment !