Venez tous au Moulin Rouge.
French Cancan est un film que je n'aurais certainement pas vu s'il n'y avait pas derrière la caméra l'excellent réalisateur qu'est Jean Renoir et devant celle-ci, Jean Gabin, dont tous les superlatifs élogieux n'ont besoin d'être cités tant ils lui vont tous.
L'histoire est celle d'un homme (Gabin) qui décide de créer une nouvelle salle de spectacle à Paris, le Moulin Rouge. L'oeuvre se situe avant les années 50 et il y a un petit charme de retrouver des plans dignes de peintures. En effet, il y a un décor assez innocent, champêtre de la ville.
Il faut aussi situer dans le contexte que Renoir revient en France après quinze années d'exil, aux Etats-Unis tout d'abord, avant d'être allé tourner en Italie et en Inde. C'est donc un Paris sous forme de carte postale qui nous est présenté, comme si le cinéaste était devenu lui-même un étranger dans son pays.
C'est une oeuvre assez légère où l'on parle d'amour, mais aussi de spectacle, de chant et de danse. Edith Piaf a notamment un rôle où elle peut laisser éclater sa voix au cinéma. L'oeuvre est bien innocente (dans le bon sens du terme), où l'amour est décliné de plusieurs manières entre ce prince amoureux de la belle, mais qui n'a d'yeux que pour le personnage de Gabin, dont la vieillesse se fait de plus en plus sentir sur son visage.
Je craignais les différents passages en chanson ou en danse, mais cela m'a finalement bien plu. Oh, bien sûr, c'est extrêmement léger, peut-être même un peu trop que pour marquer sur le long terme les esprits. D'ailleurs, ce n'est pas un Gabin au plus haut niveau en terme de performance d'acteur. Mais il bouffe quand même l'écran.
Finalement, c'est une bonne heure quarante-cinq de plaisir, de chanson et de spectacle. Un film "comme au bon vieux temps" en quelque sorte, où il se dégage finalement une façon de vivre et une représentation de la vie comme on ne la fait plus.